Contexte et projection
L'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) anticipe une production viticole mondiale d'environ 232 millions d'hectolitres (mhl), soit une hausse de 3 % par rapport à l'année précédente. Cette estimation repose sur des données issues de 29 pays représentant 85 % de la production mondiale. Malgré cette progression, le volume projeté reste inférieur de 7 % à la moyenne quinquennale et marque la troisième année consécutive de production en deçà des moyennes récentes.
Facteurs influents
L'OIV identifie la variabilité climatique comme le principal facteur affectant les rendements. Les phénomènes climatiques extrêmes (sécheresses, vagues de chaleur, épisodes de grêle, pluies torrentielles) ont présenté des effets différenciés selon les régions et ont contribué à une offre mondiale réduite. L'évolution des modes de consommation est également mentionnée comme un élément structurel influençant le marché.
Situation en Europe
L'Europe reste la première zone de production, fournissant environ 60 % de la production mondiale. L'Union européenne est attendue à 140 mhl, en hausse de 2 % par rapport à l'année précédente mais en baisse de 8 % par rapport à la moyenne de 2020-2024. Si l'estimation se confirme, il s'agirait de la deuxième récolte la plus faible enregistrée dans la région depuis le début du siècle.
Au niveau des États membres, les situations varient. La France est projetée à 35,9 mhl, soit 16 % de moins que sa moyenne quinquennale, un niveau susceptible d'être le plus bas depuis 1957 si confirmé. L'Espagne est attendue à 29,4 mhl, affectée par une sécheresse prolongée et des épisodes de chaleur et de grêle. Le Portugal et l'Allemagne ont subi des pluies torrentielles. L'Italie, premier producteur mondial, est projetée à 47,4 mhl et retrouve ses volumes moyens. Certaines productions d'Europe centrale et orientale (Hongrie, Roumanie, Autriche) dépassent leur moyenne quinquennale.
Autres régions productrices
Les États-Unis sont estimés à 21,7 mhl, soit une augmentation de 3 % par rapport à la vendange précédente mais des volumes toujours inférieurs aux moyennes. L'hémisphère Sud est attendu autour de 49 mhl avec un bilan globalement en dessous de la moyenne quinquennale. Dans cette zone, la reprise est qualifiée de modeste en Afrique du Sud, en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Brésil, tandis que le Chili enregistre un recul marqué lié à des canicules, des pluies irrégulières et des problèmes d'approvisionnement en eau.
Marché et consommation
La réduction de l'offre mondiale peut contribuer à rééquilibrer l'offre et la demande et à stabiliser les stocks, selon l'OIV. La consommation mondiale de vin a continué de reculer et, selon les chiffres recueillis par l'organisation, a atteint en 2024 son plus bas niveau en plus de 60 ans. Ce recul de la consommation est attribué à des perturbations conjoncturelles (inflation, hausse des coûts) et à une tendance observée depuis 2018.
Observations de l'OIV
John Barker, directeur général de l'OIV, a indiqué que certaines populations et certaines régions subissent les impacts des changements climatiques, et qu'à l'échelle mondiale la situation peut contribuer à un meilleur équilibre entre l'offre et la demande et à un renforcement des prix à l'exportation.
Données et perspectives
L'OIV publiera des chiffres définitifs lors d'une prochaine actualisation des données. Les projections présentées reposent sur les informations disponibles pour 29 pays et reflètent les tendances observées à l'échelle régionale et mondiale.








