Définition et seuil
L'Insee définit les foyers à très hauts revenus en tenant compte de l'ensemble des revenus imposables et des prestations sociales, déduits des impôts directs, puis ajustés en fonction de la taille du ménage. En 2022, le seuil pour appartenir au top 0,1 % des foyers était d'environ 463 000 euros de revenu annuel par foyer, ce qui représente un peu plus de 40 000 foyers en France.
Caractéristiques sociodémographiques
Les foyers du top 0,1 % sont majoritairement composés de couples mariés ou pacsés (environ 82 % pour le groupe défini en 2022). Près de la moitié de ces foyers résident en région parisienne (chiffre observé pour le top 0,1 % en 2022). Le chef de foyer principal perçoit le revenu le plus élevé dans la plupart des cas et appartient le plus souvent à la tranche d'âge des 50‑69 ans.
Les profils professionnels dominants sont les cadres et les indépendants. Pour un ensemble plus large de ménages combinant un niveau de vie élevé et un patrimoine élevé, on observe que 51 % ont entre 50 et 69 ans, 58 % sont cadres ou indépendants et 47 % vivent en couple sans enfant ; une part notable est concentrée dans l'agglomération parisienne (ordre de grandeur indiqué pour ces catégories).
Parmi les postes salariés les mieux rémunérés figurent des sportifs professionnels et des dirigeants d'entreprise, ainsi que des cadres de haut niveau. Dans le contingent des très hauts salaires du secteur privé, la part des femmes reste inférieure à leur part dans l'ensemble des salariés en équivalent temps plein.
Sources de revenus et composition du patrimoine
Les revenus des foyers très aisés proviennent de sources diversifiées : salaires ou pensions, bénéfices professionnels (y compris activités indépendantes et exploitations agricoles), revenus fonciers et revenus issus de capitaux mobiliers (actions, parts dans des entreprises, contrats d'assurance‑vie, contrats de capitalisation, etc.). Le patrimoine comprend des biens immobiliers et des actifs financiers, ainsi que des éléments de patrimoine professionnel pour certains ménages.
Évolution des revenus et volatilité
Sur la période considérée par l'Insee, le revenu moyen des foyers très aisés a augmenté plus fortement que celui des autres foyers. Des variations importantes ont été observées en lien avec des épisodes de crise financière et économique au tournant des années 2008–2009 et au début des années 2010, qui ont entraîné des baisses temporaires de revenus pour ces foyers. Sur l'ensemble de l'intervalle analysé, les écarts entre les très hauts revenus et le reste de la population se sont accrus : le ratio du niveau de revenu moyen des foyers très aisés par rapport à celui des autres foyers est passé de l'ordre de 21 fois à un ordre de grandeur plus élevé, et les comparaisons avec les foyers les plus modestes ont aussi augmenté.
Fiscalité et contribution
En 2022, les foyers à très hauts revenus ont contribué à hauteur d'environ 10,7 milliards d'euros aux recettes de l'impôt sur le revenu. Le taux effectif d'imposition moyen observé pour ce groupe a diminué entre 2003 et 2022, passant d'environ 29,2 % à environ 25,7 % sur la période considérée.
Inégalités de patrimoine et facteurs structurels
L'Insee note que les inégalités de patrimoine sont plus marquées que les inégalités de niveau de vie. L'augmentation des prix de l'immobilier a contribué à accroître les disparités de patrimoine. Les transmissions patrimoniales par héritage et donation constituent également un facteur d'accroissement des écarts patrimoniaux.
Représentation des femmes parmi les très hauts salaires
La représentation des femmes parmi les très hauts salaires est faible : parmi les postes salariés privés les mieux rémunérés, la part des femmes est nettement inférieure à leur part dans l'emploi à plein temps. Dans le classement des cent salariés les mieux payés, le nombre de femmes y restant limité illustre cette sous‑représentation et son effet sur les écarts salariaux entre hommes et femmes.
Observations générales
Les foyers à très hauts revenus se distinguent par une combinaison de hauts revenus et de patrimoines élevés, par une concentration géographique dans certaines zones, notamment l'aire parisienne, et par une diversité des sources de revenus. Les évolutions observées indiquent un renforcement des écarts entre ces foyers et le reste de la population, ainsi que des différences structurantes sur le plan du genre et de la composition du patrimoine.








