Discours au Congrès des maires
Le général Fabien Mandon, chef d'état‑major des armées, est intervenu mardi 18 novembre devant le Congrès des maires de France. Il a décrit des menaces extérieures et évoqué la nécessité, selon lui, d'une « force d'âme » nationale pour faire face à un risque de confrontation. Dans ce discours, il a déclaré : « si notre pays flanche parce qu’il n’est pas prêt à accepter de perdre ses enfants [...] alors on est en risque » et a invité les élus locaux à organiser des débats sur ce thème dans leurs communes.
Réactions politiques
Les déclarations du général ont suscité des réactions de responsables politiques de différentes sensibilités. Jean‑Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, a exprimé son « désaccord total » et estimé que le chef d'état‑major avait outrepassé son rôle en invitant les maires à se préparer à des « préparations guerrières ». Le groupe parlementaire de LFI a jugé que de tels propos ne relevaient pas de la fonction du CEMA.
Plusieurs responsables de la gauche ont également critiqué la formulation des propos. Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, a qualifié le discours de « va‑t‑en‑guerre ». À droite, Sébastien Chenu, vice‑président du Rassemblement national, a estimé que le général n'avait pas la « légitimité » pour tenir ces propos et a parlé d'une « faute ». D'autres élus locaux et parlementaires ont exprimé des positions variées : certains ont jugé l'alerte légitime, d'autres ont estimé que le lieu et le ton étaient inappropriés.
Position du gouvernement et des autorités militaires
La ministre des Armées, Catherine Vautrin, a soutenu le général Mandon en affirmant qu'il était « pleinement légitime à s'exprimer sur les menaces qui continuent de progresser ». Elle a estimé que ses propos, sortis de leur contexte selon elle, relevaient du langage militaire d'un chef chargé de la sécurité des forces.
Des responsables militaires ont défendu la responsabilité du chef d'état‑major d'anticiper des scénarios. L'amiral Nicolas Vaujour, chef d'état‑major de la Marine nationale, a jugé normal qu'un chef d'état‑major présente des scénarios et rappelle la situation géopolitique.
Précédents et documents stratégiques
Le général Mandon avait déjà évoqué en octobre, devant des députés, la nécessité pour les forces françaises de se tenir prêtes à un « choc » à venir face à la Russie. Ces interventions s'inscrivent dans un contexte stratégique exposé par la revue nationale stratégique publiée par le gouvernement, qui évalue le niveau de menace et appelle à renforcer la dissuasion et la préparation nationale.
Le gouvernement a également diffusé un guide intitulé « Tous responsables » destiné à préparer la population à faire face à une crise majeure, mentionnant la mobilisation des réserves et des compétences civiles en cas d'engagement important des forces armées.
Contexte international
Des responsables d'alliances et d'États européens ont publié des évaluations sur l'évolution des capacités militaires et des intentions de la Fédération de Russie. Ces analyses ont conduit plusieurs organisations à recommander un renforcement des capacités de défense et de production de matériels au sein des États membres.
Conséquences et suite
Les propos du chef d'état‑major ont déclenché un débat public sur la place des autorités militaires dans la communication sur les menaces et sur les modalités d'information et de mobilisation des collectivités locales. Des demandes de clarification et des réactions institutionnelles ont suivi, tandis que le gouvernement et les autorités militaires ont réaffirmé la nécessité d'anticiper les risques et de préserver la prérogative des autorités civiles pour les décisions d'engagement.








