Contexte judiciaire
En 2024, un tribunal fédéral américain a reconnu Google coupable d’abus de position dominante dans la recherche en ligne, avec un volet lié au navigateur Chrome. Cette décision fait suite à des pratiques jugées anticoncurrentielles, notamment l’imposition de Google comme moteur de recherche par défaut sur de nombreux appareils et au sein de Chrome. Si la peine n’a pas encore été prononcée, la justice américaine examine plusieurs remèdes potentiels, parmi lesquels une cession contrainte de Chrome.
L’offre de Perplexity AI
Le 12 août 2025, la start-up Perplexity AI a adressé à Google une lettre d’intention proposant le rachat de Chrome pour 34,5 milliards de dollars. L’offre, révélée par des médias économiques et confirmée par la start-up, s’appuierait sur le soutien de plusieurs fonds d’investissement, dont l’identité n’a pas été précisée. La valorisation de Perplexity AI (environ 18 milliards de dollars) demeure inférieure au montant proposé pour l’acquisition.
Engagements annoncés par l’acheteur potentiel
Perplexity AI affirme vouloir investir de manière substantielle dans la poursuite du développement de Chrome et proposer des offres aux employés clés du projet. La start-up s’engage à maintenir Google comme moteur de recherche par défaut, tout en garantissant un choix effectif et transparent aux utilisateurs en cas de changement ultérieur.
Position de Google
Google n’a pas commenté l’offre. Sundar Pichai, PDG d’Alphabet, a déjà écarté par le passé l’hypothèse d’une cession de Chrome, avançant que la vente ou le partage de données pourrait créer des risques pour la sécurité, réduire les investissements et nuire à l’innovation. L’entreprise a contesté la nécessité de remèdes structurels trop intrusifs dans la procédure antitrust.
Enjeux de marché et perspectives
Chrome compte environ 3,5 milliards d’utilisateurs et détient plus de 60 % du marché mondial des navigateurs. Une éventuelle cession modifierait en profondeur l’écosystème des navigateurs et de la recherche en ligne. Peu d’acteurs semblent en mesure d’assumer une telle acquisition, en raison des capacités opérationnelles et financières requises. Outre Perplexity AI, des noms comme OpenAI, Yahoo ou Apollo Global Management sont évoqués comme intéressés.
Cette initiative intervient alors que Perplexity AI développe son propre navigateur, Comet, et cherche à se positionner sur la recherche en ligne face à des concurrents tels qu’OpenAI, Microsoft ou You.com. Malgré la visibilité de l’offre, de nombreux analystes estiment qu’une cession forcée de Chrome par décision judiciaire reste peu probable à ce stade.