Contexte
Une coalition d'experts en nutrition, en environnement et en santé publique a publié une synthèse mise à jour le 3 octobre 2025 dans la revue The Lancet. Ce travail prolonge le rapport initial de 2019 et vise à définir des repères alimentaires compatibles avec la santé humaine et la durabilité environnementale.
Éléments principaux du rapport
Les auteurs indiquent qu'une consommation élevée de viande rouge est associée, dans des contextes où elle est importante depuis plusieurs décennies, à un risque accru de mortalité. Le rapport confirme l'orientation générale du dossier de 2019 en privilégiant une alimentation principalement fondée sur des sources végétales, complétée par une part modérée d'aliments d'origine animale, et en recommandant la limitation des sucres ajoutés, des graisses saturées et du sel.
Recommandations alimentaires chiffrées
Les nouvelles recommandations proposent des ordres de grandeur pour une alimentation dite « saine et durable » :
- Viande rouge (bœuf, porc, agneau) : environ 15 grammes par jour en moyenne.
- Légumes : environ 200 grammes par jour.
- Fruits : environ 300 grammes par jour.
- Céréales complètes : environ 210 grammes par jour.
- Produits laitiers : référé à 250 grammes par jour en moyenne, avec une fourchette allant de l'abstinence à 500 grammes selon les situations.
- Poissons et fruits de mer : environ 30 grammes par jour.
- Viandes blanches (volaille) : environ 30 grammes par jour.
Les auteurs précisent que ces chiffres constituent des repères généraux présentés sous forme de fourchettes adaptées aux différents contextes socio-économiques et géographiques.
Éléments nouveaux et questions sociales
La version actualisée intègre explicitement un volet relatif à la justice sociale, abordant des aspects tels que les conditions de travail dans les filières agroalimentaires et l'accès équitable à une alimentation adéquate. Le rapport insiste sur la nécessité d'adapter les repères aux réalités locales et aux inégalités d'accès aux aliments.
Réception et réactions
Les recommandations de 2019 avaient déjà suscité des réactions contrastées au sein du secteur agroalimentaire et du grand public. Certaines fédérations professionnelles ont contesté des préconisations, tandis que des évaluations publiées après 2019 ont recueilli un accueil majoritairement favorable dans la communauté scientifique sur le plan sanitaire. L'ONG Changing Markets a publié un rapport accusant certains acteurs du secteur d'avoir mené des campagnes de désinformation en ligne contre les conclusions de la commission.
Plusieurs commentateurs scientifiques notent que les recommandations actualisées n'introduisent pas de changement majeur par rapport à 2019, en raison de la stabilité des connaissances disponibles sur les liens entre alimentation et santé.
Limites et précautions
Les auteurs reconnaissent que, bien que les recommandations visent des bénéfices pour la santé à long terme, l'application stricte des niveaux les plus bas des fourchettes pourrait entraîner, à court terme, des risques de carences chez certaines personnes. Ils soulignent la nécessité d'adaptations individuelles et de politiques publiques visant à garantir l'accès à une alimentation diversifiée et à prévenir les déficits nutritionnels.
Conclusion
La synthèse publiée en 2025 réaffirme une recommandation générale en faveur d'un régime centré sur les aliments d'origine végétale, assortie d'une réduction de la consommation de viande rouge et d'une part modérée d'autres aliments d'origine animale. Le rapport associe ces recommandations à des considérations de justice sociale et à la nécessité d'adapter les repères aux contextes locaux.