Contexte et Décision Judiciaire
Le 14 mai 2025, la cour d'appel de Paris a pris la décision de ne pas extrader Aksel Bellabbaci, un responsable du Mouvement d'autodétermination de la Kabylie (MAK), vers l'Algérie. Cette décision a été prise malgré la demande des autorités algériennes qui l'accusaient d'« actes terroristes » et de multiples infractions pouvant entraîner la peine de mort.
Détails des Accusations
Aksel Bellabbaci, âgé de 42 ans, est accusé par la justice algérienne de 14 infractions, dont certaines infractions graves. Bien que le code pénal algérien prévoit la peine de mort, celle-ci n’est plus appliquée depuis l’instauration d’un moratoire en 1993.
Les accusations portées contre lui incluent notamment son rôle présumé dans l'orchestration d'incendies en août 2021 en Kabylie, qui ont causé la mort d'au moins 90 personnes et entraîné des destructions importantes de terres. Il est également soupçonné d'être à l'origine du lynchage mortel de Djamel Bensmaïl, un artiste venu assister les habitants pendant ces incendies, et faussement accusé de pyromanie par la foule.
Réactions et Conséquences
La cour a jugé que la demande d'extradition était "sans objet", ce qui signifie qu'elle a estimé qu'il n'y avait pas de fondement juridique suffisant pour justifier le transfert de Bellabbaci vers l'Algérie. Cette décision a été accueillie par des applaudissements dans la salle d'audience.
L'avocat d'Aksel Bellabbaci, Me Gilles-William Goldnadel, a exprimé son soulagement suite à cette décision, soulignant ce qu'il considère comme des carences dans le système judiciaire algérien sous un régime qu'il décrit comme oppressif envers ses citoyens et particulièrement envers le peuple kabyle. De son côté, Bellabbaci a affirmé poursuivre son combat politique depuis la France où il réside depuis 2012.
Contexte Politique
Le cas Bellabbaci s'inscrit dans un contexte de tensions historiques entre la France et l'Algérie, particulièrement autour des questions relatives aux droits civiques et à l'autodétermination des peuples, comme c'est le cas ici avec le peuple kabyle. Ces tensions sont exacerbées par les accusations de terrorisme portées par l'Algérie et refusées par la juridiction française, renforçant ainsi les débats sur les droits de l'homme et la souveraineté judiciaire internationale.