Faits
Le 11 avril, un chauffeur de taxi établi à Avignon a conduit un couple, composé du ministre britannique David Lammy et de son épouse, d'une localité en Italie jusqu'à la station de Flaine, en Haute-Savoie, pour un trajet de plus de 600 kilomètres. À l'arrivée, un différend a opposé le chauffeur et les passagers au sujet du prix de la course. Le chauffeur est parti avec les bagages du couple, lesquels ont été restitués le lendemain au commissariat.
Selon le ministère public, une somme en liquide aurait disparu parmi les effets remis : 700 euros manquaient parmi un total déclaré de 2 700 euros. Le chauffeur a contesté ces allégations, affirmant ne pas avoir été payé pour la course et alléguant avoir été victime d'agressions. Le Foreign Office a démenti l'information selon laquelle le ministre aurait refusé de payer et a présenté le couple comme victimes.
Procédure judiciaire
Les deux parties ont déposé plainte. Le parquet de Bonneville a retenu la plainte du ministre et a renvoyé le chauffeur devant le tribunal correctionnel pour "vol de numéraire et d'effets personnels". Le prévenu a été soumis à des mesures provisoires, comprenant notamment une interdiction de conduire et le versement d'une caution.
Au cours de l'instruction, le procureur a estimé que le différend était né d'une incompréhension et s'était transformé en litige commercial. Le ministère public avait requis une peine d'emprisonnement avec sursis de huit mois.
Audience et arguments
Lors de l'audience devant le tribunal correctionnel de Bonneville le 3 novembre 2025, seul le chauffeur s'est présenté. La défense a soutenu l'absence d'éléments objectifs permettant de départager les versions contradictoires, en l'absence de photographie, de vidéo ou d'autre preuve matérielle. Elle a souligné la concordance de la version du chauffeur avec les éléments matériels du dossier et a contesté la vraisemblance d'une appropriation partielle d'un liquide.
Le procureur a indiqué que, après enquête, la version du chauffeur n'était pas établie de manière suffisante au regard des éléments recueillis.
Décision et réactions
Le tribunal correctionnel de Bonneville a relaxé le chauffeur au bénéfice du doute, estimant que les éléments présentés n'établissaient pas de manière certaine la commission des faits. Le procureur a relevé l'absence de certitude quant à la qualification retenue.
Le chauffeur a déclaré faire confiance à la justice et a remercié la juridiction pour sa décision. Il a ajouté qu'il s'était éloigné avec les bagages pour se protéger après les tensions survenues à l'issue de la course.
Éléments complémentaires
L'affaire a donné lieu à des échanges entre autorités françaises et britanniques et a été relayée par plusieurs médias internationaux. Les éléments factuels retenus par l'instruction comprennent la restitution des bagages le lendemain et les déclarations contradictoires des parties sur le paiement et les événements ayant suivi la course.








