Résumé
Le 2 septembre 2025, Madagascar a reçu trois crânes restitués par la France. Une cérémonie officielle s'est tenue à Antananarivo en présence du président Andry Rajoelina et de représentants de la famille royale sakalava. L'un des crânes est présumé appartenir au roi Toera, décapité lors du massacre d'Ambiky en 1897.
Contexte et provenance
Les restes humains faisaient partie des collections du Muséum national d'histoire naturelle à Paris. Leur restitution s'inscrit dans le cadre de la loi française de 2023 relative à la restitution de restes humains appartenant aux collections publiques. Une remise aux autorités malgaches avait été organisée à Paris la semaine précédant leur arrivée à Antananarivo.
Arrivée et cérémonies à Antananarivo
Les crânes sont arrivés à Madagascar la veille de la cérémonie, et ont été accueillis à l'aéroport par des membres de l'ethnie sakalava. Conservés dans trois coffrets recouverts du drapeau national, ils ont été transportés à travers la capitale pour une cérémonie au mausolée d'Avaratr'Ambohitsaina, en présence d'autorités gouvernementales et de dignitaires sakalava.
Protocole et déplacement vers la côte ouest
L'héritier sakalava Harea Georges Kamamy a participé au protocole et a entrepris un transport routier des reliques vers la région du Menabe, sur la côte ouest, en vue d'une inhumation prévue dans la région de Belo Tsiribihina. Des membres de la famille royale ont observé des rituels lors de ces déplacements. Le lieu d'inhumation demeure un point de désaccord entre clans de la famille Kamamy.
Références historiques citées
Les textes et allocutions citent des épisodes de la colonisation française de Madagascar, notamment l'exécution du roi Toera lors du massacre d'Ambiky en 1897, la période coloniale jusqu'à l'indépendance en 1960 et l'insurrection de 1947, laquelle a été évoquée comme ayant fait de nombreuses victimes.
Cadre juridique et réactions internationales
Les autorités ont présenté cette restitution comme la première application de la loi française de 2023 sur les restes humains des collections publiques. La directrice régionale du bureau de l'Unesco pour l'Afrique de l'Est a commenté l'événement en le situant dans un mouvement plus large visant à normaliser les restitutions. Des responsables français avaient indiqué souhaiter créer les conditions d'un "pardon" pour des pages douloureuses de l'histoire coloniale.
Observations finales
La restitution a entraîné des démarches protocolaires et des déplacements pour la mise en place d'inhumations locales, et a relancé des débats internes à la famille royale sakalava sur les lieux et procédures d'inhumation. Les restes restaient sous la responsabilité des autorités malgaches pour leur inhumation et leur conservation ultérieure.