Contexte de l'événement
Le 3 juin, Greenpeace a restitué la statue en cire du président français Emmanuel Macron, qui avait été dérobée le jour précédent au musée Grévin à Paris par des militants de l'organisation. Cette effigie, d'une valeur estimée à 40 000 euros, a été utilisée par Greenpeace pour mener une action de protestation contre les liens économiques entre la France et la Russie, notamment dans le domaine énergétique.
Détails de l'enlèvement
Trois militants de Greenpeace ont réussi à dérober la statue en l'emportant discrètement hors du musée, situé dans le 9e arrondissement de Paris. Ils se sont déguisés en employés pour échapper à la surveillance, détournant l'attention des vigiles.
Actions de Greenpeace
Après son vol, la statue a été brièvement déposée devant l'ambassade de Russie à Paris, dans le 16e arrondissement, pour symboliser le « double jeu » de la France selon Greenpeace. L'ONG critique la continuation des relations commerciales avec la Russie malgré le soutien déclaré à l'Ukraine par le président Macron. Devant l'ambassade, un drapeau russe a été déployé derrière la statue, et des pancartes dénonçant les affaires commerciales de la France avec la Russie ont été brandies.
Le lendemain, la statue a été transportée devant le siège d'EDF à Paris, une entreprise publique majeure du secteur de l'énergie. L'action visait à mettre en lumière les importations françaises d'uranium et d'autres matériaux énergétiques en provenance de Russie.
Réactions et déclarations
Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, a déclaré que cette action était un "emprunt" symbolique pour inciter à la prise de responsabilité du gouvernement français concernant ses relations énergétiques avec la Russie. Le musée Grévin et les forces de l'ordre ont été informés par l'ONG du lieu où ils pouvaient récupérer la statue.
Conséquences et Débats
L'incident a stimulé le débat au sein du public et au niveau européen concernant les importations d'énergie et de produits chimiques depuis la Russie. Greenpeace a souligné l'augmentation des importations européennes en engrais russes entre 2021 et 2023, incitant à des mesures de taxation par l'Union Européenne. Les agriculteurs européens craignent cependant une hausse des prix des engrais si les dommages économiques ne sont pas compensés par d'autres mesures politiques.
Précédents historiques
Le vol de statues au musée Grévin n'est pas sans précédent. Par le passé, les effigies de Jacques Chirac, Georges Marchais, et Valéry Giscard d'Estaing ont également été dérobées dans des contextes similaires de contestation politique.
Ainsi, au-delà d'un simple acte de vandalisme, cet événement illustre les tensions internationales actuelles et les défis du commerce énergétique entre l'Europe et la Russie. Le débat continue sur les démarches à suivre pour équilibrer les nécessités économiques et les engagements politiques internationaux.