Contexte
Les mitochondries sont des organites cellulaires responsables de la production d’énergie. Le cerveau dépend fortement de cette production pour assurer la transmission de l’information entre neurones. Selon un communiqué de l’Inserm daté du 11 août, un déficit d’activité mitochondriale réduit l’énergie disponible et compromet les fonctions neuronales.
Question de recherche
Dans des maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer, des altérations de l’activité mitochondriale sont régulièrement observées. Une question centrale demeure toutefois : ces altérations constituent-elles une cause de la dégénérescence neuronale ou en sont-elles une conséquence ?
Outil expérimental
Des chercheurs de l’Inserm et de l’Université de Bordeaux, en collaboration avec l’Université de Moncton (Canada), ont conçu un récepteur artificiel nommé « mitoDREADD-Gs ». Cet outil permet d’activer, au sein même des mitochondries, des protéines G impliquées dans la modulation de l’activité mitochondriale cérébrale. L’approche vise une stimulation ponctuelle et contrôlée de cette activité.
Modèles et protocole
L’outil a été évalué chez la souris dans des modèles expérimentaux de démence. La stimulation de « mitoDREADD-Gs » a été administrée de manière à mesurer ses effets sur la bioénergétique mitochondriale et sur la performance mnésique.
Principaux résultats
- Augmentation mesurée de l’activité mitochondriale après stimulation de « mitoDREADD-Gs ».
- Amélioration des performances de mémoire chez les souris traitées, par rapport aux témoins.
Interprétation et portée
Ces résultats soutiennent l’hypothèse selon laquelle un défaut d’activité mitochondriale peut contribuer à la dégénérescence neuronale, plutôt que d’en être uniquement une conséquence. Ils indiquent également qu’une modulation ciblée de l’activité mitochondriale pourrait influencer des fonctions cognitives mesurables dans des modèles animaux.
Limites et prochaines étapes
Les observations proviennent de modèles murins et nécessitent confirmation, notamment pour évaluer la transposabilité aux humains. Les auteurs indiquent que l’outil pourrait aider à préciser les mécanismes moléculaires et cellulaires liés à la démence et à orienter l’identification de cibles thérapeutiques.
Publication et communication
Ces travaux ont été présentés par l’Inserm dans un communiqué daté du 11 août et annoncés comme publiés le même jour dans la revue Nature Neurosciences. L’un des co-derniers auteurs, Étienne Hébert-Chatelain (Université de Moncton), souligne la nécessité de confirmer les résultats et l’intérêt de l’approche pour la recherche de nouvelles cibles thérapeutiques.