Annonce et contexte du projet
Le groupe aéronautique français Safran a officialisé le choix de la France, et plus précisément du département de l’Ain, pour implanter une nouvelle usine de production de freins carbone destinés à l’aéronautique. Cette décision, prise par le conseil d’administration du groupe, représente un investissement de plus de 450 millions d’euros. L’entrée en service de cette unité est prévue pour 2030.
Safran a déclaré avoir évalué plusieurs sites pour cette nouvelle implantation, notamment dans l’État de l’Oregon (États-Unis) et au Québec (Canada), ainsi que dans d’autres régions françaises. Le choix du parc industriel de la Plaine de l’Ain (PIPA) s’est imposé au terme d’une analyse fondée sur des critères économiques, dont le coût d’acquisition du terrain, le coût de la connexion aux réseaux et les aides potentielles.
Critères de sélection et rôle de l’énergie
Le coût de l’énergie s’est révélé déterminant. Safran a indiqué que l’énergie représente jusqu’à 30 % du coût de production des freins carbone. Un accord a été conclu avec EDF sur la fourniture d’électricité à un prix compétitif et stable à long terme, fixé à 55 euros le mégawattheure. EDF a également ajusté le délai de raccordement au réseau de transport d’électricité (RTE) à 45 mois, au lieu des 60 mois habituellement observés pour ce type de projet.
Ce cadre énergétique avantageux a conduit Safran à privilégier la France face à la concurrence d’autres sites nord-américains. La décision a aussi été influencée par les récentes évolutions dans la gouvernance d’EDF et par des discussions engagées entre Safran et l’énergéticien, ainsi qu’avec les autorités publiques françaises.
Soutien institutionnel et financement
Le projet bénéficie d’une subvention de 15 millions d’euros de l’État et d’une promesse de subvention régionale de 16 millions d’euros de la part de la région Auvergne-Rhône-Alpes. L’annonce de la localisation remonte à 2019, date à laquelle les services de l’État, particulièrement le ministère de l’Économie, ont œuvré à l’attractivité du projet pour Safran.
Objectifs industriels et capacités futures
L’usine de l’Ain complètera le dispositif industriel mondial de Safran, qui possède déjà des unités de fabrication de freins carbone à Villeurbanne (France), Walton (États-Unis) et Sendayan (Malaisie). Ce nouveau site vise à accompagner la croissance du trafic aérien, en permettant à Safran d’augmenter sa production de freins carbone de 25 % d’ici 2037. À l’horizon 2040, environ 200 emplois hautement qualifiés devraient être créés.
Les freins carbone produits par Safran présentent des avantages fonctionnels, notamment une endurance trois fois supérieure à celle des freins acier et une réduction de la consommation de carburant pour les compagnies aériennes clientes.
Réactions et perspectives
L’annonce a été saluée par plusieurs représentants de l’État, des collectivités locales et dirigeants de Safran. Pour le groupe, ce projet conforte une position majeure dans le segment des équipements aéronautiques, Safran Landing Systems équipant actuellement 55 % des avions commerciaux de plus de 100 places et travaillant avec plus de 500 compagnies aériennes à travers le monde.
Conclusion
L’implantation de la nouvelle usine de freins carbone de Safran dans l’Ain s’appuie sur une stratégie industrielle nationale, visant à renforcer la chaîne de valeur française dans l’aéronautique, tout en tenant compte des enjeux économiques liés à l’énergie, à l’emploi et à la compétitivité à l’international.