Contexte et décision américaine
En juin 2025, les États-Unis ont imposé des sanctions à quatre magistrates de la Cour pénale internationale (CPI) en réaction à des procédures judiciaires visant des militaires américains et des responsables israéliens. Les magistrates concernées sont Solomy Balungi Bossa (Ouganda) et Luz del Carmen Ibanez Carranza (Pérou), impliquées dans des enquêtes sur des crimes de guerre présumés commis par des soldats américains en Afghanistan. Reine Alapini Gansou (Bénin) et Beti Hohler (Slovénie) ont autorisé l'émission de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et l'ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, suspectés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité dans le cadre de la guerre à Gaza.
Les mesures consistant en une interdiction d'entrée sur le sol américain et un gel des avoirs détenus aux États-Unis, sont généralement réservées aux criminels ou dirigeants de pays adverses. Selon le ministère américain des Affaires étrangères, cette décision a été motivée par la politisation et l'abus présumé de pouvoir de la CPI.
Réactions internationales
La Cour pénale internationale a rejeté ces accusations, affirmant que ces sanctions menacent l'indépendance d'une institution judiciaire opérant sous le mandat de 125 États signataires. L'institution a exprimé son soutien aux juges visés et a assuré qu'elle continuerait son travail de manière résolue.
Benyamin Netanyahu a exprimé sa gratitude envers Donald Trump et son administration pour avoir imposé ces sanctions, considérant qu'elles renforcent le droit des États-Unis et d'Israël à se défendre contre le terrorisme.
Critiques et soutien
L'organisation Human Rights Watch a critiqué cette décision en soulignant qu'elle vise à dissuader la CPI de pointer les responsables de crimes graves, notamment dans le contexte des violences en Israël et en Palestine. Liz Evenson, représentante de l'organisation, a insisté sur le fait que les sanctions devraient être utilisées pour combattre les violations des droits humains, plutôt que de cibler ceux qui cherchent à rendre justice.
Résistance et préoccupations juridiques
Ni les États-Unis ni Israël ne sont membres de la CPI et ne reconnaissent sa juridiction sur leurs ressortissants. Dans un contexte historique, il convient de noter que durant le mandat de Donald Trump, la CPI avait déjà subi des sanctions américaines, plus tard levées par Joe Biden après son accession au pouvoir en 2021.
Réagissant à cette situation, l'Union européenne, à travers Antonio Costa, président du Conseil européen, a réaffirmé son soutien à la CPI, soulignant que la Cour ne s'oppose pas aux nations mais à l'impunité, et qu'elle doit être protégée dans son indépendance et son intégrité. Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a également appelé les États-Unis à reconsidérer ces sanctions qui nuisent à la justice internationale.