Résumé
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé, lors d'un entretien avec la presse quotidienne régionale publié le 13 septembre 2025, qu'il renonçait à la suppression de deux jours fériés initialement prévue dans le projet de budget de son prédécesseur. Il a présenté des éléments de méthode pour l'élaboration du budget 2026 et annoncé des consultations sur la décentralisation et l'organisation de l'administration.
Contexte et annonce
Le projet de budget antérieur, porté par François Bayrou, incluait une mesure visant à supprimer deux jours fériés afin de contribuer à la réduction du déficit public, chiffré dans certains éléments de l'agenda public à 44 milliards d'euros. Sébastien Lecornu a indiqué avoir décidé de retirer cette mesure et de rechercher d'autres sources de financement.
Il a fait cette annonce lors de sa première prise de parole publique en tant que chef du gouvernement, en engageant des discussions avec les forces politiques et les partenaires sociaux pour préparer le budget 2026.
Enjeux budgétaires et financement
Le retrait de la suppression des jours fériés oblige le gouvernement à identifier des financements alternatifs. Le Premier ministre a appelé à des discussions « sans idéologie » et à une évaluation rigoureuse des effets des mesures envisagées sur l'emploi et l'activité économique.
Il a évoqué une répartition de l'effort entre les différentes catégories de contribuables et n'a pas exclu des mesures ciblées sur certains patrimoines non professionnels, sous réserve d'analyses précises pour éviter des effets indésirables sur l'investissement et l'emploi.
Dialogue parlementaire et méthode
Sébastien Lecornu a déclaré vouloir engager un dialogue avec le Parti socialiste, Les Écologistes et le Parti communiste, tout en excluant un accord politique formel avec le Rassemblement national. Il a exprimé sa préférence pour une méthode de travail plus parlementaire et a dit vouloir éviter le recours à l'article 49.3, sans exclure définitivement son emploi si la situation l'exigeait.
Il a demandé aux ministres d'accepter un rôle accru des députés dans l'élaboration des textes et insiste sur la clarification interne de la majorité parlementaire.
Retrait du conclave sur les retraites
Le Premier ministre a précisé qu'il n'entendait pas relancer le « conclave » entre partenaires sociaux concernant une réforme des retraites. La question des retraites restera un sujet politique susceptible d'être abordé dans le cadre des échéances électorales et parlementaires appropriées.
Décentralisation et réorganisation administrative
Le gouvernement présentera au Parlement des consultations en vue d'un « grand acte de décentralisation, de clarification et de liberté locale ». Des consultations rapides sont prévues pour étudier, au cas par cas, la fusion ou la fermeture d'agences et d'organismes afin de clarifier les responsabilités et réduire les redondances administratives.
Ces réorganisations feront l'objet d'évaluations préalables et d'analyses d'impact.
Santé et maisons France Santé
Lors d'un déplacement à Mâcon, le Premier ministre a évoqué la lutte contre les déserts médicaux et la création d'un réseau de maisons « France Santé ». Il a fixé l'objectif d'atteindre 5 000 sites offrant une couverture en trente minutes des bassins de vie, précisant que le financement de cette mesure serait inscrit dans le projet de budget 2026.
Mesures sur le train de vie de l'État et avantages des anciens ministres
Le Premier ministre a annoncé qu'il chargerait des hauts fonctionnaires, non actifs dans l'administration, d'examiner les délégations interministérielles et autres structures pour proposer des économies. Il a également exprimé son intention de mettre fin à certains avantages accordés à d'anciens ministres, qualifiés de « privilèges à vie », afin de réduire le coût du fonctionnement de l'État.
Fiscalité et justice fiscale
Sébastien Lecornu s'est dit prêt à examiner des propositions de justice fiscale visant les patrimoines élevés, tout en demandant des évaluations précises pour protéger le patrimoine professionnel et éviter des effets négatifs sur l'emploi et l'investissement.
Contexte économique et notation
Le Premier ministre a rappelé que la dégradation de la note de crédit de la France par une agence de notation avait été liée à l'instabilité politique et budgétaire. Le gouvernement proposera au Parlement une trajectoire destinée à préserver la souveraineté financière du pays.
Suite du processus
Le Premier ministre a indiqué qu'il formerait un gouvernement après concertation sur les orientations politiques et que des consultations parlementaires et sociales débuteraient rapidement pour définir le budget 2026 et les réformes annoncées.
Sources : entretien du Premier ministre avec la presse quotidienne régionale publié le 13 septembre 2025 et communiqués de presse régionaux couvrant la même prise de parole.