Constat principal
Selon une analyse des données de l'Observatoire européen de la sécheresse (EDO) reprise par l'AFP, plus de la moitié des sols en Europe et sur le pourtour méditerranéen étaient affectés par la sécheresse en août 2025, soit 53 % du territoire observé.
Indicateurs et méthodologie
L'EDO fournit des estimations fondées sur des observations satellitaires et des modélisations des conditions du sol. Le programme Copernicus applique un indicateur de sécheresse combinant les niveaux de précipitations, l'humidité des sols et l'état de la végétation. Cet indicateur distingue trois niveaux d'intensité — surveillance, avertissement et alerte — et prend en compte trois types de sécheresse : météorologique, pédologique (des sols) et hydrologique (cours d'eau et nappes phréatiques).
Évolution et comparaisons
Le taux de 53 % pour août 2025 dépasse de 23 points la moyenne des mois d'août pour la période 2012-2024 (30,1 %). En août 2024, 36 % des sols étaient signalés comme affectés. Le précédent pic observé par l'EDO était de 52 % en mai 2025.
Répartition géographique
Les données font apparaître de fortes disparités régionales :
- Europe de l'Est et Balkans : la Bulgarie, le Kosovo, la Serbie et la Macédoine du Nord présentaient des taux de zones en situation de surveillance, d'avertissement ou d'alerte supérieurs ou égaux à 90 %. En Serbie, 61 % des sols étaient au niveau d'alerte.
- Europe de l'Ouest : le Portugal affichait 70 % du territoire concerné par un déficit de précipitations et d'humidité des sols, contre 5 % en juillet de la même année.
- France : 66 % du territoire était concerné par un manque d'eau, avec 12 % en situation d'alerte, notamment dans le Sud‑Ouest.
- Pourtour est de la Méditerranée : l'Arménie, la Géorgie et le Liban voyaient respectivement 99 %, 97 % et 96 % de leur territoire affectés.
- Turquie : 84 % des terres étaient en déficit d'eau, avec des incendies signalés dans plusieurs provinces, y compris celle de Çanakkale.
Conséquences observées
La combinaison de conditions sèches et de températures élevées a favorisé le développement d'incendies dans plusieurs régions. Dans les Balkans, ces incendies ont causé au moins deux morts et entraîné l'évacuation de milliers de personnes. La Turquie a également rapporté des incendies et des évacuations. En France, des mesures de restriction d'eau ont été mises en place et des impacts ont été signalés pour certaines activités agricoles, notamment la viticulture, dans les zones en alerte.
Sources
Les données principales proviennent de l'Observatoire européen de la sécheresse (EDO) et du programme Copernicus, reprises dans une analyse publiée par l'AFP.