Faits et poursuites
Le parquet de Nantes a annoncé la mise en examen d'un homme et d'une femme pour des faits de « séquestration avec torture ou actes de barbarie » visant une femme à Saint-Molf, en Loire-Atlantique. Les mis en examen, âgés de 82 et 60 ans, sont également poursuivis pour abus frauduleux de l'état de sujétion psychologique ou physique et pour exploitation de la faiblesse d'une personne vulnérable.
Découverte et prise en charge
Le 14 octobre 2025, la victime a quitté l'enclos extérieur où elle était retenue et s'est présentée chez des voisins vers 21 h 30, partiellement dévêtue, affirmant être séquestrée depuis environ cinq ans. Elle a été prise en charge par ses voisins puis hospitalisée en état d'hypothermie. Le procureur de Nantes, Antoine Leroy, a précisé que la victime, âgée de 45 ans, était décrite comme « fragile psychologiquement ». Le médecin légiste a prescrit 30 jours d'incapacité totale de travail (ITT).
Conditions de détention alléguées
Selon les éléments communiqués par le parquet, la victime aurait été contrainte de vivre pendant plusieurs années dans le jardin et dans un garage attenant à la maison des mis en cause. Elle aurait dormi sur un transat, utilisé un pot ou des sacs plastiques pour ses besoins et consommé des aliments mélangés à du liquide vaisselle. Les gendarmes ont constaté que la porte du garage était bloquée de l'extérieur par des parpaings.
La victime a déclaré avoir été priée de quitter la maison lors de l'arrivée de l'homme mis en cause et de devoir vivre soit dehors, soit dans une tente, soit dans le garage. Le parquet a indiqué qu'elle pouvait passer des journées entières à l'extérieur, par temps froid et sous la pluie, et qu'elle avait été victime de violences.
Déclarations et position des mis en cause
La femme mise en examen a été placée en détention provisoire. L'homme a été placé sous contrôle judiciaire. Interrogé depuis son domicile, l'homme a décrit la femme mise en examen comme une « amie » et la victime comme une « personne qui travaillait avec elle », affirmant que des disputes avaient pris des proportions importantes. D'après le parquet, les deux mis en cause ont reconnu certains faits tout en les minimisant.
Antécédents et éléments financiers
Le parquet a indiqué que la victime était « disparue des radars » depuis avril 2022, date liée à son divorce, et que ses comptes bancaires étaient inactifs, à l'exception d'importants versements d'argent effectués aux mis en cause.
Réactions locales
Le maire de Saint-Molf, Hubert Delorme, a déclaré éprouver de la « stupéfaction » à l'annonce des faits. Des habitants du hameau de Kerhudal ont déclaré ne pas avoir perçu d'indices extérieurs laissant supposer une séquestration à proximité de leurs domiciles.
Suites judiciaires
Outre les mises en examen, la procédure se poursuit sous l'autorité du parquet. Les chefs d'accusation mentionnés sont des infractions poursuivies par la justice et comportent des peines encourues selon le code pénal.








