Contexte général
L’enseigne de prêt-à-porter Naf Naf, spécialisée dans la mode féminine, traverse une période de difficultés économiques et juridiques marquée par plusieurs redressements judiciaires successifs. Début août 2025, la situation de l’entreprise demeure incertaine alors que le tribunal de commerce doit se prononcer sur l’avenir de la marque.
État du réseau et de l’emploi
Naf Naf opère avec un effectif d’environ 588 salariés en France, selon une décision du tribunal rendue en mai. L’activité de l’enseigne est affectée par un climat commercial difficile, visible à travers des annonces de fermeture dans les vitrines de boutiques, une baisse de fréquentation, ainsi qu’un contexte de déstockage dans certains points de vente.
Redressements judiciaires et difficultés financières
La marque a été placée sous redressement judiciaire à plusieurs reprises, la dernière procédure ayant débuté en mai 2025 à la suite de problèmes de trésorerie. Les équipes évoquent une succession de directions et de propriétaires depuis cinq ans, accompagnées de changements stratégiques et opérationnels qui n’ont pas permis de stabiliser l’entreprise. Des témoignages du personnel signalent une détérioration de la qualité des produits et une élévation des prix au fil des réorganisations.
Offres de reprise
Plusieurs propositions de reprise ont été soumises au tribunal de commerce. Le Groupe Beaumanoir a déposé une offre portant sur la marque Naf Naf et 12 magasins localisés dans des emplacements jugés stratégiques. Ce projet prévoit la reprise de 48 salariés rattachés à ces magasins ainsi que la possibilité de reclassement pour près de 250 employés dans les différentes enseignes du groupe.
Ce plan fait l’objet de réserves de la part du syndicat CFDT, qui le considère comme ne permettant le maintien que d’un nombre limité d’emplois et de points de vente.
Une autre proposition émane d’Amoniss, propriétaire de Pimkie, qui envisage la reprise de 30 magasins ainsi que le maintien de la marque Naf Naf et de 146 contrats à durée indéterminée. Néanmoins, la CFDT souligne la fragilité financière d’Amoniss. À la date de publication des données disponibles, cette société n’a pas communiqué publiquement sur son projet.
Historique récent
En juin 2024, à l’issue d’un précédent redressement judiciaire, Migiboy Tekstil, un groupe turc, avait acquis l’enseigne en proposant de préserver environ 90% des emplois et le maintien d’une centaine de boutiques en France. Cette opération incluait également la reprise des filiales en Espagne, en Italie et en Belgique, et portait sur plus de 1,5 million d’euros.
Conclusion
Au moment où le tribunal doit se prononcer sur l’avenir de Naf Naf, l’enseigne se trouve dans une phase d’incertitude quant à la validité et la viabilité des offres de reprise, avec le risque de liquidation en l’absence de solution jugée satisfaisante.