Faits
Le site d'Eurenco à Bergerac (Dordogne) — spécialisé dans la production de poudre de propulsion pour munitions — a été survolé à plusieurs reprises par des drones. Un premier survol illégal a été observé le lundi 10 novembre en début de soirée : vers 19 heures, un agent de sécurité a signalé deux passages d'un petit drone au-dessus de plusieurs bâtiments du site. Un nouveau survol a été constaté le mercredi 12 novembre, en pleine journée, aux alentours de midi.
Enquête et mesures prises
La procureure de la République à Bergerac, Anne-Cécile Dumonteil, a ouvert une enquête de flagrance pour « survol volontaire par le pilote d'un aéronef d'une zone interdite ». L'enquête a été confiée aux services de police ; des recherches ont été menées pour retrouver le télépilote, sans résultat immédiat.
Le groupe Eurenco a déposé une plainte. L'entreprise a demandé à ses salariés de faire preuve de vigilance et de respecter des consignes de sécurité en cas de nouveau survol des installations. Les autorités et la direction d'Eurenco n'ont pas rendu publics d'autres éléments, invoquant des motifs liés à la sûreté et à la défense.
Caractéristiques du site
L'unité de Bergerac peut produire jusqu'à 1 200 tonnes de poudre par an destinées à des usages militaires, notamment des poudres propulsives employées dans différents types de munitions. Eurenco, créée en 2004, dispose de plusieurs sites en Europe, dont deux en France (Bergerac et Sorgues), un en Suède et un en Belgique. Le groupe emploie environ 1 700 personnes et a réalisé un chiffre d'affaires proche de 500 millions d'euros en 2024.
L'unité périgourdine a été inaugurée en mars, après une période durant laquelle la production avait été déplacée en Suède en 2007. Cette relocalisation s'inscrit dans un contexte où les questions de réarmement en Europe ont été évoquées.
Dispositif de sécurité et recommandations
Le site est organisé en bâtiments séparés, configuration visant à limiter les risques en cas d'incident sur une installation. Face aux survols, la société et les autorités ont renforcé la vigilance et poursuivent les investigations pour identifier les auteurs et prévenir de nouveaux incidents. Les salariés ont été invités à signaler tout comportement ou objet suspect et à suivre les consignes internes de sûreté.








