Contexte
Depuis la fin de la semaine, le Danemark a signalé une série de survols d'aéronefs sans pilote au‑dessus de sites civils et militaires. Le gouvernement danois a qualifié ces incidents d'"attaques hybrides". Les événements ont provoqué des perturbations du trafic aérien et ont entraîné le déclenchement de mesures de sécurité sur plusieurs aéroports et installations militaires.
Chronologie des incidents
Lundi 22 septembre 2025 : des survols non identifiés ont affecté l'aéroport de Copenhague et, simultanément, l'aéroport d'Oslo en Norvège, entraînant des perturbations du trafic.
Nuit suivante (23‑24 septembre 2025) : des appareils non identifiés ont été repérés au‑dessus des aéroports d'Aalborg (nord), d'Esbjerg (ouest), de Sønderborg (sud) et de la base aérienne militaire de Skrydstrup (sud), selon la police danoise.
Jeudi 25 septembre 2025, 23 h 40 : l'espace aérien au‑dessus de l'aéroport d'Aalborg a été fermé en raison d'une alerte liée à des drones présumés. L'espace aérien a été rouvert vers 00 h 35 le vendredi 26 septembre 2025. Cette fermeture a entraîné le retour d'un vol KLM en provenance d'Amsterdam et l'annulation d'un vol Scandinavian Airlines au départ de Copenhague, selon les compagnies et les sites de suivi des vols.
Pour l'ensemble des incidents, les autorités ont indiqué qu'elles n'avaient, à ce stade, pas formellement attesté la présence effective de tous les engins signalés et que des investigations étaient en cours.
Intervention en Norvège
Les autorités norvégiennes ont indiqué avoir interpellé un homme qui opérait un drone à proximité de l'aéroport international d'Oslo. L'appareil a été saisi et fait l'objet d'expertises dans le cadre des enquêtes liées aux survols.
Signalement d'un navire russe à proximité des côtes danoises
Le tabloïd danois Ekstra Bladet a publié des photographies et rapporté que le navire de guerre russe Aleksandr Shabalin s'était trouvé, au cours de la semaine, à proximité des îles danoises, notamment à environ 12 kilomètres au large de l'île de Langeland. Le bâtiment aurait navigué avec son système d'identification automatique (AIS) désactivé pendant certaines périodes, selon les éléments publiés.
Les caractéristiques techniques et la capacité du navire ont été décrites dans la presse, et des analyses évoquant la possibilité que ce type de bâtiment puisse servir de plate‑forme de lancement ou de base logistique pour des drones ont été relayées. Les autorités danoises ont déclaré surveiller le navire, sans établir de lien direct et formel entre sa présence et les survols de drones signalés.
Réactions politiques et mesures prises
La Première ministre danoise, Mette Frederiksen, a qualifié les incidents d'"attaques hybrides" et averti qu'ils pourraient se multiplier. Elle a désigné la Russie comme principal pays représentant « une menace pour la sécurité de l'Europe ».
La Russie a nié toute implication et l'ambassade à Copenhague a évoqué une "provocation orchestrée".
La présidence de la Commission européenne a proposé l'examen d'un dispositif européen de défense anti‑drone et des discussions entre États membres ont été programmées.
La France a exprimé sa disponibilité pour contribuer à la sécurité de l'espace aérien danois.
Le gouvernement danois a annoncé l'acquisition de moyens supplémentaires de détection et de neutralisation de drones. Par ailleurs, des décisions antérieures relatives à l'acquisition d'armements à plus longue portée ont été rappelées dans le contexte de l'évolution du dispositif de sécurité.
L'armée danoise a précisé qu'elle avait choisi de ne pas abattre des drones lors des précédents incidents, en invoquant la protection des civils. Le ministre de la Défense a qualifié ces survols d'action d'un "acteur professionnel" et d'une "menace systématique".
Situation au moment des signalements
Au terme des informations publiquement disponibles pour la période évoquée, l'origine des survols n'avait pas été formellement établie par les autorités compétentes et les enquêtes étaient toujours en cours. Les mesures de surveillance et de protection des infrastructures ont été renforcées et une coopération internationale a été sollicitée pour l'évaluation et la réponse.