Contexte
La Colombie a récemment suspendu les négociations de paix avec la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN) suite à des violences qui ont coûté la vie à près de 40 personnes sur une période de deux jours. L'ELN s'est impliquée dans deux incidents meurtriers survenus dans deux régions distinctes : le Catatumbo, dans le nord-est du pays, et le département de Cordoba, dans le nord.
Les Incidents Meurtriers
Dans le Catatumbo, région limitrophe du Venezuela connue pour sa production de coca, des affrontements ont eu lieu entre l’ELN et des dissidents de l'ancienne guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Selon les rapports, ces affrontements ont fait au moins 30 morts et ont causé plus de 20 blessés. Les violences dans cette région sont en grande partie attribuées à une querelle territoriale pour le contrôle du trafic de drogue. De plus, la violence a entraîné le déplacement de dizaines de familles.
Par ailleurs, dans le département de Cordoba, des violences ont éclaté entre l'ELN et le cartel du Clan del Golfo, entraînant la mort d'au moins neuf personnes. Ces évènements ont conduit à une déclaration ferme du président colombien Gustavo Petro, condamnant les actions de l'ELN comme des crimes de guerre.
Réponse du Gouvernement
En réponse, le président Gustavo Petro a annoncé la suspension des négociations de paix avec l’ELN. Ces négociations, réactivées en 2022, ont été arrêtées en raison du manque perçu de volonté de l’ELN à rechercher une paix durable. Cette décision intervient après une tentative de dialogue visant à mettre fin à six décennies de conflit armé en Colombie.
Analyse de la Situation
Plusieurs sources soulignent la dégradation rapide de la situation sécuritaire en Colombie. Des experts, comme Elizabeth Dickinson de l'International Crisis Group, décrivent ces actes comme une "campagne militaire" de l'ELN visant à instaurer un nouveau cycle de conflit. Ce dernier mouvement stratégique de l’ELN semble motivé par des enjeux à la fois économiques et territoriaux dans le but de consolider son influence sur le corridor frontalier avec le Venezuela.
Conclusion
Cette suspension des pourparlers de paix souligne la complexité des dynamiques internes en Colombie. Bien que le président Petro ait tenté de dialoguer avec divers groupes armés du pays, dont les dissidents des FARC et le Clan del Golfo, la poursuite des violences et les différends à la table des négociations continuent d’entraver le processus de paix.