Contexte
Un tableau du XVIIIe siècle, identifié comme spolié par les nazis à un collectionneur juif durant la Seconde Guerre mondiale, a été localisé et remis aux autorités argentines début septembre 2025. L’œuvre, intitulée «Portrait d'une Dame» et attribuée à l'Italien Giuseppe Ghislandi (1655-1743), figurait sur la liste d’œuvres disparues tenue par l'Agence du patrimoine culturel des Pays-Bas.
Découverte
La présence du tableau a été signalée après qu'un journal néerlandais a repéré l'image de l’œuvre sur la photographie d'une annonce immobilière concernant la vente d'une maison à Mar del Plata, sur la côte est de l'Argentine. Sur la photo, la toile apparaissait accrochée dans la propriété des héritiers d'un ancien officier nazi installé en Amérique du Sud.
Enquête et restitution
Le parquet de Mar del Plata a ouvert une enquête et ordonné des perquisitions. Lors d'une première intervention, la peinture visible sur place ne correspondait pas à celle de l'annonce. Patricia Kadgien, la fille de l'ancien officier cité dans l'enquête, et son époux ont été placés sous assignation à résidence pendant les investigations. Selon des informations rapportées par la presse argentine, le couple a finalement reconnu détenir l’œuvre, arguant qu'elle faisait partie de leur patrimoine et qu'une action judiciaire serait prescrite.
Le parquet a indiqué que l'avocat de l'héritière a remis le tableau aux autorités judiciaires. Le procureur Daniel Adler a pris la parole publiquement au sujet de cette remise.
Origine et revendications
La toile appartenait auparavant au marchand d'art néerlandais Jacques Goudstikker, dont la collection avait été saisie par les autorités nazies durant la guerre. Les héritiers de Goudstikker ont formellement demandé la restitution de l’œuvre, selon des communications relayées par des médias.
Description et expertise
Un expert mentionné par le parquet, Ariel Bassano, a estimé l'état de conservation de la peinture comme satisfaisant au regard de son ancienneté (datation approximative vers 1710) et a évalué sa valeur à environ 50 000 dollars.
Contexte historique et juridique
Friedrich Kadgien, mentionné dans l'enquête, est présenté par la presse comme ayant exercé des fonctions de conseil financier auprès de responsables du régime nazi. De nombreux responsables et collaborateurs du régime se sont réfugiés en Amérique du Sud après 1945.
Plusieurs médias ont rappelé que la spoliation d'œuvres par le régime nazi est considérée comme crime de guerre dans certains cadres juridiques et peut être traitée comme imprescriptible, question évoquée au cours du dossier.
Sources
Les informations disponibles proviennent de communiqués du parquet de Mar del Plata, d'articles de presse néerlandaise et argentine, et de déclarations d'experts citées par ces médias.