Contexte
Le 26 novembre 2025, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a publié un avis actualisant ses évaluations antérieures sur les effets des ondes radiofréquences liées à l'usage du téléphone portable et au risque de cancer. Cet avis porte sur les ondes radioélectriques utilisées par les communications hertziennes et la téléphonie mobile, et non sur les basses fréquences issues des lignes à haute tension.
Méthode d'analyse
L'Anses a examiné une sélection d'études récentes portant sur l'exposition aux ondes radiofréquences, incluant des travaux épidémiologiques et toxicologiques. Parmi ces éléments figurent des études de cohortes et cas-témoins (dont des travaux rattachés aux programmes cités dans le rapport) et des expérimentations en laboratoire et chez l'animal. Le rapport actualise les expertises antérieures publiées en 2013 (adultes) et 2016 (enfants).
Résultats scientifiques
L'analyse conjointe des données expérimentales, animales et épidémiologiques conduit l'Anses à indiquer qu'il n'est pas possible d'établir, à ce stade, un lien de cause à effet entre l'exposition aux ondes radiofréquences issues des téléphones portables et l'apparition de cancers chez l'humain.
Des études in vitro montrent des modifications cellulaires sous exposition, mais ces altérations sont décrites comme réversibles après arrêt de l'exposition. Les éléments de preuve obtenus chez l'animal sont considérés limités au regard d'une relation causale avec le cancer. Les données épidémiologiques humaines disponibles n'apportent pas d'éléments probants établissant l'apparition de cancers en relation avec l'exposition étudiée.
Recommandations de précaution
L'Anses maintient une approche de précaution, en particulier pour les enfants. Les mesures proposées pour réduire l'exposition individuelle comprennent l'utilisation d'un kit mains libres ou du haut-parleur, et le recours au téléphone dans de bonnes conditions de réception, ce qui diminue la proximité de l'appareil avec le corps. L'agence invite à un usage modéré du téléphone portable chez les enfants.
L'exposition ambiante a évolué avec l'expansion des réseaux mobiles (4G, 5G), l'usage accru des services en ligne et la densification des infrastructures, mais elle reste, selon le rapport, inférieure à l'exposition directe lors d'un usage au contact de la tête ou du corps.
Surveillance et recherches à prévoir
Le rapport appelle au maintien d'une surveillance continue de l'exposition de la population et de ses effets sanitaires. Il recommande un suivi régulier via les registres de cancer et mentionne des programmes de recherche en cours au niveau européen. L'Anses indique également que de nouvelles études devront être examinées, en particulier celles portant sur la fertilité et le fonctionnement cérébral.
Le rapport fait état d'une consultation publique organisée en 2024 et signale la préparation d'une expertise sur les effets de l'usage des réseaux sociaux chez les adolescents, prévue en janvier.
Conclusion
Sur la base des données analysées dans l'avis, l'Anses ne conclut pas à l'existence d'un lien de cause à effet démontré entre l'exposition aux ondes radiofréquences des téléphones portables et l'apparition de cancers. L'agence recommande néanmoins une approche de précaution, un suivi des connaissances scientifiques et la poursuite des travaux de surveillance et de recherche.








