La cour d'assises du Tarn a entendu des membres de la famille de Delphine Jubillar et l'accusé, Cédric Jubillar, lors d'une audience tenue le 30 septembre 2025.
Témoignages de la famille de Delphine
Les frères et la sœur de Delphine Jubillar ont décrit devant la cour des éléments de comportement de Cédric Jubillar qu'ils ont perçus comme des mensonges et des pressions. Stéphanie, la sœur aînée, a déclaré « C’est un menteur. Je n’ai jamais trop pu lui faire confiance ». Les proches ont évoqué des tensions dans l’éducation de Louis, l’un des enfants du couple.
Selon ces témoignages, des épisodes d’éducation dite « à la dure » ont eu lieu. Stéphanie a raconté un incident lors d’un repas de famille où, alors que Louis avait environ 5 ans, Cédric Jubillar lui aurait donné un coup de pied. Elle a aussi relaté que l’enfant avait parfois été contraint de rester à genoux sur des briques de construction.
La famille a précisé qu’aucun témoin n’avait, selon eux, signalé de violences physiques envers Delphine, mais a fait état de pressions psychologiques exercées sur elle. Une cousine a rapporté des propos insultants tenus par Cédric à l’encontre de Delphine.
Déclarations de Cédric Jubillar
Interrogé à la barre, Cédric Jubillar a répondu aux accusations portées par la famille de sa femme. Il a reconnu des pratiques éducatives qu’il a décrites en ces termes: « Il faut que les enfants aient peur des parents, sinon on se fait bouffer. » Il a déclaré donner des gifles à son fils en cas de « grosse bêtise » et a admis parfois le punir en le faisant rester à genoux.
Sur sa relation avec Delphine, il a déclaré qu’elle « avait une grande place » dans son cœur et qu’il l’aimait, ajoutant que leur relation s’était détériorée à partir du moment où elle avait parlé de divorce. Il a nié être l’auteur d’un crime contre Delphine en affirmant à plusieurs reprises : « Moi, je lui ai rien fait à Delphine. »
L’accusé a également commenté des hypothèses qu’il avait évoquées au sujet de la disparition de son épouse, comme un départ volontaire lié à une pratique religieuse ou un départ pour le jihad, indiquant avoir vu Delphine en prière et avoir reçu ultérieurement une lettre des Témoins de Jéhovah à son nom.
Éléments d’enquête et expertises
Une experte en identification d’empreintes génétiques a présenté des analyses réalisées sur des éléments saisis pendant l’enquête, dont le pyjama dit « panda » porté par Cédric Jubillar lors de l’arrivée des gendarmes et une couette retrouvée dans la machine à laver. Ces analyses ont mis au jour diverses traces de sperme, d’enzymes pouvant indiquer la présence de salive et des micro traces de sang. Selon l’experte, ces résultats n’apportent pas de preuve indiscutable de l’implication de l’accusé.
Une ancienne compagne de Cédric Jubillar a relaté qu’il lui aurait avoué, lors d’un parloir, avoir tué Delphine et lui aurait fait des commentaires sur la couette. Cette déposition fait partie des éléments entendus par la cour.
Contexte procédural et calendrier
Delphine Jubillar, âgée de 33 ans au moment de sa disparition, a été signalée disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 alors qu’elle se trouvait à son domicile de Cagnac-les-Mines. Cédric Jubillar a été mis en examen et incarcéré en juin 2021. L’audience a inclus l’audition, en ouverture de la semaine, d’un ancien procureur ayant annoncé la mise en examen lors d’une conférence de presse en juin 2021.
Le procès se poursuit et le verdict a été attendu à une date communiquée par la cour.