Contexte
Des affrontements ont opposé des forces afghanes et pakistanaises après une série d'explosions à Kaboul attribuées par les autorités afghanes au Pakistan. En représailles, des opérations ont été déclenchées à la frontière entre les deux pays, entraînant une escalade des violences et des pertes humaines.
Rupture de la trêve et bilan
Le cessez-le-feu conclu entre Kaboul et Islamabad a été annoncé en milieu de semaine et a tenu pendant deux jours. Le Pakistan avait indiqué que la trêve devait durer quarante-huit heures, tandis que l'Afghanistan avait déclaré qu'elle resterait en vigueur jusqu'à sa violation par la partie adverse. La trêve a été rompue après des frappes pakistanaises en soirée, que Kaboul a imputées à Islamabad.
Selon les informations rapportées par les autorités afghanes, au moins dix civils ont été tués lors des frappes dans la province de Paktika, dont des enfants et des joueurs de cricket. La Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA) a indiqué avoir recensé, au cours des quelques jours d'affrontements, 37 civils tués et 425 blessés du côté afghan de la frontière.
Des funérailles ont eu lieu dans le district d'Urgun, dans la province de Paktika. Des correspondants ont signalé que le calme était revenu par endroits après les frappes, notamment à la frontière et dans la capitale.
Négociations au Qatar
Des délégations de haut rang afghane et pakistanaise se sont rendues au Qatar pour des discussions visant à mettre fin aux hostilités et à restaurer la stabilité le long de la frontière. Le Pakistan a indiqué que les pourparlers devaient se focaliser sur des mesures immédiates pour mettre un terme au terrorisme transfrontalier et rétablir la paix et la stabilité.
Le Pakistan a annoncé que le ministre de la Défense Khawaja Muhammad Asif et le chef des services de renseignement, le lieutenant-général Asim Malik, participeraient aux discussions. Le gouvernement taliban a confirmé l'envoi d'une délégation de haut niveau menée par le ministre de la Défense Mohammad Yaqoub. Le porte-parole taliban Zabihullah Mujahid a indiqué que le gouvernement se réservait le droit de répondre mais a demandé aux forces afghanes de s'abstenir de nouvelles actions pendant les négociations.
Positions des parties
Islamabad a déclaré attendre du régime taliban des actions concrètes et vérifiables contre les groupes armés qu'il accuse d'opérer depuis le sol afghan, en particulier les talibans pakistanais (TTP). Le chef d'état-major de l'armée pakistanaise, Syed Asim Munir, a demandé que Kaboul "reprenne le contrôle" sur les combattants utilisant son territoire.
Les autorités afghanes ont nié avoir accueilli ou soutenu le TTP sur leur sol. Le vice-ministre afghan de l'Intérieur, Mohammed Nabi Omari, a affirmé que l'Afghanistan n'avait jamais amené ni soutenu le TTP.
Le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a estimé que la responsabilité d'une trêve durable relevait des autorités afghanes, appelant à des actions vérifiables contre les groupes armés transfrontaliers.
Réactions régionales
L'Iran a exprimé sa volonté de contribuer à l'apaisement des tensions, estimant que la persistance des hostilités compromettrait la stabilité régionale. Des acteurs internationaux ont appelé les deux parties à mettre un terme aux hostilités de manière durable.
Chronologie synthétique
- Explosions signalées à Kaboul en début de période d'escalade, attribuées par les autorités afghanes au Pakistan.
- Opérations et affrontements le long de la frontière, suivis d'un cessez-le-feu annoncé en milieu de semaine.
- Trêve tenue deux jours, puis rupture après des frappes pakistanaises ayant causé des victimes civiles dans la province de Paktika.
- Envoi de délégations afghane et pakistanaise au Qatar pour des discussions visant à restaurer la stabilité et mettre fin au terrorisme transfrontalier.
Éléments en suspens
Les négociations au Qatar visaient à définir des mesures immédiates et vérifiables pour prévenir de nouvelles attaques transfrontalières. L'issue de ces discussions et la capacité des parties à appliquer des engagements sur le terrain restaient incertaines au moment des informations rapportées.