Le 9 octobre 2025, lors d'un forum diplomatique à Bruxelles, le président congolais Félix Tshisekedi a appelé son homologue rwandais Paul Kagame à travailler avec lui pour mettre fin aux violences dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
Contexte
L'est de la RDC, une région frontalière du Rwanda et riche en ressources naturelles, connaît des conflits armés récurrents depuis plusieurs décennies. Le groupe armé M23, réapparu fin 2021, a repris le contrôle de vastes zones de l'est de la RDC et a occupé des villes majeures, dont Goma et Bukavu, selon des déclarations publiques. Le paysage sécuritaire local inclut également des milices et des groupes armés plus anciens, comme les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Déclarations à Bruxelles
Lors du forum à Bruxelles, Félix Tshisekedi a déclaré : « Je prends à témoin l'assistance ici présente et le monde entier (...) pour lancer un appel à la paix, lui tendre la main et demander à ce qu'on arrête cette escalade. » Il a ajouté que « nous sommes les deux seuls capables d'arrêter cette escalade » et a précisé que la paix dépendrait, selon lui, d'un ordre explicite de Paul Kagame demandant au M23 de cesser les hostilités. Dans son allocution, il a également salué l'implication du président des États-Unis dans les efforts de paix.
Réactions rwandaises
Paul Kagame, présent au même forum, a évoqué une « énergie positive » concernant « les affaires, les investissements, la paix » sans expliciter ses propositions pour le conflit congolais. Plus tard, sur le réseau X, il a écrit : « Ceux qui s'inquiètent du bruit que fait un bidon vide ont aussi un problème. Il vaut mieux laisser couler ou s'en éloigner. » Ces propos ont été interprétés par certains observateurs comme une réponse aux critiques adressées à la politique rwandaise.
Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a qualifié sur X les déclarations de Tshisekedi de « comédie politique ridicule », accusant le président congolais de se présenter comme une victime d'un conflit que, selon Kigali, il aurait contribué à provoquer. Il a estimé que « le seul à pouvoir arrêter cette escalade est le président Tshisekedi, et LUI SEUL », et a appelé Kinshasa à désarmer des groupes qu'il estime soutenus par l'État congolais.
Questions sécuritaires et demandes politiques
Le gouvernement rwandais invoque la présence et les activités des FDLR dans l'est de la RDC comme justification de ses préoccupations sécuritaires. Kigali demande à Kinshasa de neutraliser et de désarmer des formations locales présentées par les autorités rwandaises comme soutenues ou créées par la RDC, notamment des jeunes mobilisés parfois qualifiés de « Wazalendo » ou « patriotes ».
Malgré des efforts diplomatiques, la situation sécuritaire demeure instable. Kinshasa et le M23 ont signé une déclaration de principes à Doha le 19 juillet, qui réaffirme un engagement en faveur d'un cessez-le-feu permanent, et un accord de paix entre la RDC et le Rwanda a été signé à Washington fin juin. Les violences se sont toutefois poursuivies sur le terrain après ces signatures.
Implication internationale
Les discussions sur la crise congolaise ont impliqué plusieurs acteurs internationaux, dont les États-Unis. Le rôle du président américain a été mentionné dans les démarches de paix et de médiation.
Situation sur le terrain
Les violences dans l'est de la RDC se poursuivent malgré les accords signés et les appels au dialogue. Les positions affichées par Kinshasa et Kigali restent divergentes quant aux causes du conflit et aux mesures nécessaires pour garantir la sécurité et la désescalade.