Résumé
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a déclaré le 12 septembre 2025 qu'une nouvelle baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) au cours des prochaines réunions restait "tout à fait possible". Il a estimé que les risques pesant sur l'inflation dans un avenir proche étaient plutôt orientés à la baisse.
Contexte
Ces déclarations interviennent au lendemain d'une décision de la BCE de maintenir ses taux directeurs. La dernière modification des taux remontait à juin 2025, lorsque la BCE a abaissé son taux de dépôt à 2 %. La banque centrale a présenté un ensemble de projections macroéconomiques révisées accompagnant ses décisions.
Éléments avancés par François Villeroy de Galhau
- Niveau de l'inflation : le gouverneur a indiqué que l'inflation se situait autour de 2,1 %.
- Risques baissiers : il a cité plusieurs facteurs susceptibles d'entraîner une baisse de l'inflation, notamment l'appréciation de l'euro face au dollar (il a estimé qu'une appréciation de l'euro de 3 centimes entraînait environ 0,1 point d'inflation en moins) et la hausse des importations chinoises à bas prix (augmentation de 12 % sur un an selon ses propos pour les trois derniers mois de 2025).
- Risques haussiers : il a précisé que, selon lui, l'accord conclu fin juillet entre l'Union européenne et les États-Unis, lequel imposerait des droits de douane de 15 % sur certains produits européens exportés vers les États-Unis, n'entraînerait pas d'inflation supplémentaire en Europe. Il a ajouté que, dans ce cas, une partie du coût serait supportée par les consommateurs américains.
Projections et implications pour la politique monétaire
La BCE a fourni des projections situant l'inflation à 2,1 % en 2025 et à 1,7 % en 2026. La croissance a été estimée à 1,2 % pour 2025, puis à 1,0 % pour 2026. Sur la base de ces éléments, Villeroy de Galhau a appelé à un "pragmatisme agile" de la BCE : décider en fonction des données et des prévisions, tout en restant prêt à ajuster les taux si nécessaire.
Réactions et observations
Le gouverneur a noté que l'interprétation des marchés après la décision de statu quo avait pu être excessive, provoquant notamment une hausse de l'euro. Il a rappelé que les décisions ultérieures dépendraient des données économiques et des projections disponibles lors des prochaines réunions du conseil des gouverneurs de la BCE.
Conclusion
François Villeroy de Galhau a présenté une analyse des risques à court terme sur l'inflation qui justifie, selon lui, de ne pas exclure une nouvelle baisse des taux de la BCE lors des réunions à venir. La décision effective dépendra des évolutions des indicateurs macroéconomiques et des projections publiées par la banque centrale.