Introduction
En 2025, une étude menée par l'association Addictions France révèle que près de neuf supermarchés sur dix en France enfreignent la loi en vendant de l'alcool à des mineurs. Cette pratique persiste malgré des interdictions claires et des engagements de l'État à renforcer l'application de la loi. L'étude souligne des carences dans les contrôles et appelle à des réformes pour freiner cette tendance inquiétante.
Méthodologie de l'étude
L'association Addictions France a effectué des tests dans 90 établissements de grandes enseignes telles que Auchan, Lidl, Leclerc, Diagonal, U Express, Intermarché, Carrefour (City, Market et Express), Monoprix, Franprix, et G20, entre avril et mai 2025. Les tests, réalisés dans les villes de Nantes, Angers et Rennes, ont impliqué des mineurs accompagnés d'un huissier afin d'évaluer le respect de l'interdiction de vente d'alcool aux mineurs.
Résultats
L'étude a révélé qu'environ 86% des établissements concernés ont vendu de l'alcool à des mineurs, un taux légèrement inférieur à celui de 93% lors d'une opération similaire en 2021. Seuls 8% des supermarchés ont demandé une pièce d'identité pour vérifier l'âge des clients, contrevenant ainsi à l'article L.3342-1 du Code de la santé publique qui exige une vérification systématique de la majorité des clients souhaitant acheter de l'alcool.
Analyses supplémentaires
Des tests supplémentaires réalisés en 2023 dans 42 bars, cafés et points de restauration rapide en Loire-Atlantique ont montré que seul un établissement avait refusé la vente après vérification de l'âge du mineur. Ces opérations ont conduit à l'ouverture de 37 procédures judiciaires, qui ne seront plaidées qu'en décembre 2025. Ce délai renforçait un sentiment d'impunité selon Addictions France.
Réactions et Recommandations
Face à cette "irresponsabilité collective", Addictions France demande des sanctions « réellement dissuasives » et des contrôles plus fréquents effectués par l'État. L'association préconise l'application d'amendes allant jusqu'à 10% du chiffre d'affaires pour les grandes entreprises ayant enfreint la loi à plusieurs reprises, semblables aux sanctions dans les domaines de l'environnement ou de la concurrence. Ces mesures visent à rendre les sanctions administratives plus efficaces, avec des possibilités allant de l'avertissement à la suspension, voire au retrait de la licence après récidive.
Comparaisons Internationales
À des fins comparatives, le modèle Suisse est mentionné, où la combinaison d'une prévention active, de contrôles aléatoires fréquents et de sanctions fortes a conduit 65% des vendeurs à contrôler l'âge des acheteurs en 2023, contre 54% en 2014. Un cas particulier en France a vu la condamnation confirmée en appel de l'enseigne Lidl à 5 000 euros d'amende après avoir vendu de l'alcool à un mineur impliqué dans un accident mortel.
Conclusion
L'accès facile à l'alcool par les mineurs demeure une problématique majeure en France. Malgré des lois strictes, leur application limitée et peu dissuasive permet à la transgression de persister. Les recommandations émises par Addictions France, si appliquées, pourraient potentiellement redresser cette situation et garantir un meilleur respect de la législation en matière de vente d'alcool aux mineurs.