Résumé
Le 12 septembre 2025, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France et membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré sur BFM Business qu'une nouvelle baisse des taux directeurs de la BCE lors des prochaines réunions était « tout à fait possible ». Il a précisé que la décision dépendrait des données et des projections, et qu'aucune décision n'était prédéterminée.
Contexte et décisions récentes
Cette déclaration fait suite à une réunion de la BCE au cours de laquelle la banque centrale a maintenu ses taux directeurs. À cette échéance, les taux comprenaient notamment un taux de dépôt à 2,00 %, un taux des opérations principales de refinancement à 2,15 % et un taux de prêt marginal à 2,40 %. La BCE a présenté des projections selon lesquelles l'inflation devrait atteindre environ 2,1 % en 2025 avant de baisser à 1,7 % en 2026, tandis que la croissance est estimée à 1,2 % pour l'année en cours puis à 1,0 % en 2026.
La BCE avait auparavant procédé à une première baisse de son taux de dépôt en juin, après une période de hausses visant à contenir l'inflation liée notamment aux effets post‑pandémie et aux chocs liés à la guerre en Ukraine.
Facteurs influençant l'inflation
Villeroy de Galhau a cité plusieurs éléments susceptibles d'influer sur l'inflation en zone euro :
- Le niveau d'inflation, proche de la cible de la BCE, autour de 2,1 % selon les projections citées.
- L'appréciation de l'euro : une hausse d'environ 3 centimes par rapport au dollar réduirait l'inflation d'environ 0,1 point selon ses estimations.
- L'augmentation des importations chinoises à bas prix, chiffrée à une hausse d'environ 12 % en glissement annuel pour certains mois récents.
- L'accord commercial évoqué avec les États‑Unis et l'impact attendu des droits de douane, que Villeroy a estimé supportés principalement par les consommateurs américains et non susceptibles d'entraîner une hausse significative de l'inflation en Europe.
Il a également rappelé l'existence de risques orientés tant à la hausse qu'à la baisse pour l'inflation, et indiqué que plusieurs membres du Conseil avaient signalé des risques plutôt orientés à la baisse pour le proche avenir.
Position sur la politique monétaire
Le gouverneur de la Banque de France a appelé à un « pragmatisme agile » au sein de la BCE : les décisions du Conseil des gouverneurs doivent rester fondées sur les données et les projections et conserver la possibilité d'ajustements rapides si les indicateurs évoluent.
Réaction des marchés et interprétations
Après l'annonce du statu quo, les marchés ont réagi, notamment par une appréciation de l'euro. Villeroy de Galhau a estimé que cette réaction pouvait refléter une lecture selon laquelle les taux resteraient inchangés sur une longue période, une interprétation qu'il a jugée potentiellement excessive.
Conclusion
Les propos de François Villeroy de Galhau confirment que la BCE conserve la latitude d'alléger sa politique monétaire si les conditions macroéconomiques le permettent, mais que toute baisse future dépendra strictement de l'évolution des données d'inflation, de croissance et des facteurs externes évoqués.








