Arrivée et objet de la visite
Le président intérimaire syrien Ahmad al-Chareh est arrivé aux États-Unis pour une visite officielle et doit être reçu à la Maison Blanche par le président américain, Donald Trump. La visite intervient après le retrait d'al-Chareh de la liste américaine du terrorisme et la levée des sanctions qui pesaient sur lui par le Conseil de sécurité de l'ONU.
Contexte politique et prise de pouvoir
Ahmad al-Chareh était, jusqu'à récemment, le chef du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), souvent présenté comme l'ancienne branche syrienne d'Al-Qaïda. À la tête d'une coalition, il a renversé le président de longue date Bachar al-Assad le 8 décembre 2024, un événement qui a mis fin, selon les comptes rendus, à plus de treize ans de guerre civile en Syrie.
Levée des sanctions et réintégration diplomatique
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution levant les sanctions contre al-Chareh et saluant l'engagement des nouvelles autorités syriennes à lutter contre le terrorisme. Le retrait d'al-Chareh de la liste noire américaine a précédé cette visite et a facilité ses déplacements internationaux et ses rencontres avec des responsables étrangers.
Rencontres, accords et coopération militaire
Au cours de son séjour, des entretiens bilatéraux sont programmés avec des responsables américains. D'après des déclarations officielles citées, Damas devrait signer un accord pour rejoindre la coalition internationale antijihadiste menée par les États-Unis. Des responsables américains ont évoqué l'ouverture possible d'une base militaire près de Damas.
Des images diffusées par des représentants syriens montrent des échanges informels entre al-Chareh et des responsables militaires américains, notamment des moments de détente partagés avec des officiers de la coalition internationale.
Sécurité intérieure et lutte contre l'État islamique
Le ministère syrien de l'Intérieur a annoncé une série d'opérations visant à réduire la présence de cellules de l'État islamique. Les autorités ont indiqué avoir mené 61 raids et procédé à 71 arrestations dans plusieurs zones, notamment Alep, Idlib, Hama, Homs, Deir ez-Zor, Raqqa et Damas. Le groupe État islamique avait été défait militairement en Syrie en 2019 par la coalition internationale et par les Forces démocratiques syriennes (FDS).
Parallèlement, des négociations se tiennent pour l'intégration des Forces démocratiques syriennes à l'armée syrienne, un processus évoqué comme clé pour stabiliser les territoires récemment repris.
Reconstruction et relations régionales
La Syrie cherche des financements pour la reconstruction des infrastructures touchées par le conflit. La Banque mondiale a estimé le coût potentiel des travaux à plus de 216 milliards de dollars. Depuis sa prise de pouvoir, al-Chareh a multiplié les contacts avec des pays de la région, notamment des monarchies du Golfe, et a engagé des pourparlers avec Israël.
Enjeux diplomatiques et perspectives
La visite s'inscrit dans une évolution des relations internationales autour de la Syrie : levée de sanctions, réouverture de canaux diplomatiques, propositions de coopération militaire et discussions sur la reconstruction. Les autorités syriennes et leurs interlocuteurs étrangers devront aborder, lors des rencontres programmées, des questions de sécurité, de coopération régionale et de financement de la reconstruction.
Chronologie succincte
- 2019 : défaite militaire de l'État islamique en Syrie selon la coalition et les FDS.
- 8 décembre 2024 : renversement de Bachar al-Assad par la coalition dirigée par al-Chareh, selon les comptes rendus.
- Période précédant la visite : levée des sanctions de l'ONU et retrait d'al-Chareh de la liste américaine du terrorisme.








