Résumé
Le responsable politique français François Bayrou a déclaré, lors d'un entretien diffusé le 31 août 2025, que l'Italie pratiquerait un « dumping fiscal » pour attirer des contribuables fortunés. Le gouvernement italien a nié ces allégations et plusieurs responsables italiens ont répondu publiquement.
Déclarations de François Bayrou
Interrogé sur la proposition d'une taxe minimale sur le patrimoine des très hauts revenus (souvent qualifiée de « taxe Zucman »), François Bayrou a évoqué le "nomadisme fiscal" et le risque de transfert de résidences fiscales vers des pays offrant des conditions fiscales plus favorables. Il a estimé que certaines mesures italiennes favorisaient ces transferts.
Réponses des autorités italiennes
La cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a qualifié ces affirmations de « totalement infondées » dans un message publié sur le réseau X, assurant que l'Italie ne met pas en place d'incitations fiscales illégitimes pour attirer des entreprises ou des particuliers. Le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a jugé ces propos « erronés » et d'autres responsables ont demandé des précisions ou des excuses.
Dispositif fiscal italien visé
Les critiques visaient le régime forfaitaire instauré en 2017 pour certaines personnes transférant leur résidence en Italie. Ce dispositif prévoit un forfait annuel appliqué aux revenus de source étrangère pour une durée limitée : montant initialement fixé à 100 000 euros, ultérieurement relevé à 200 000 euros pour le bénéficiaire principal, et un forfait de 25 000 euros par an pour chaque membre de la famille bénéficiant du régime. Les revenus de source italienne restent imposés selon les règles ordinaires.
Données et interprétations
Selon des estimations rapportées par la presse, plusieurs centaines de contribuables aisés auraient transféré leur résidence fiscale en Italie depuis l'entrée en vigueur du régime, principalement vers des villes comme Milan. Ces chiffres sont débattus et leur impact économique réel fait l'objet d'analyses divergentes.
Contexte diplomatique et implications politiques
Les échanges s'inscrivent dans un contexte de tensions déjà apparues entre Paris et Rome. Le différend soulève la question plus large de l'harmonisation fiscale au sein de l'Union européenne et de la coopération entre États membres pour limiter les effets du dumping fiscal réel ou perçu.
Points de convergence évoqués
Plusieurs responsables des deux pays ont appelé à une action au niveau européen pour réduire les effets des pratiques fiscales concurrencielles et renforcer la coopération en matière de fiscalité internationale. Les autorités italiennes ont insisté sur la légalité de leurs mesures et sur la nécessité d'aborder ces différences au niveau communautaire.
Observations finales
Le contentieux concerne l'interprétation et l'impact des mesures fiscales nationales sur la localisation des contribuables fortunés. Il a donné lieu à des échanges publics entre responsables des deux États et relance le débat sur une coordination fiscale européenne.