Introduction
L'arrêt du tabac reste bénéfique chez les personnes âgées, y compris chez celles atteintes de maladies cardiovasculaires. Les données épidémiologiques et cliniques montrent une réduction du risque cardiovasculaire après le sevrage, même à un âge avancé.
Prévalence et impact
Le tabagisme reste présent chez une part significative de la population âgée : des estimations indiquent environ 22,5 % chez les 55-64 ans et 11,2 % chez les 65-75 ans. Une proportion importante des décès attribuables au tabac concerne des personnes de plus de 60 ans.
Risque cardiovasculaire lié au tabac selon l'âge
La contribution du tabac au risque cardiovasculaire est élevée avant 50 ans et diminue ensuite par rapport à d'autres facteurs de risque, mais elle demeure significative à tous les âges, y compris au-delà de 80 ans. En valeur absolue, le nombre de décès et d'infarctus du myocarde associés au tabac augmente avec l'âge. Les fumeurs âgés présentent un risque de décès cardiovasculaire environ deux fois supérieur à celui des non-fumeurs. Des estimations rapportent une avancée de la mortalité cardiovasculaire d'environ 5,5 années chez les personnes fumant après 60 ans par rapport aux non-fumeurs.
Données épidémiologiques
Une méta-analyse regroupant 25 cohortes et 503 905 participants âgés de 60 ans et plus a identifié le tabagisme comme un facteur de risque indépendant d'événements cardiovasculaires et de mortalité. Dans cette analyse, le risque relatif global de mortalité cardiovasculaire était plus que doublé chez les fumeurs actuels par rapport aux non-fumeurs. Le risque augmentait avec le nombre de cigarettes consommées et diminuait progressivement avec les années écoulées depuis l'arrêt chez les anciens fumeurs.
Mécanismes et délai d'apparition des bénéfices
Les mécanismes impliqués dans les accidents coronaires aiguës — inflammation, activation plaquettaire et dysfonction endothéliale — peuvent partiellement se rétablir après l'arrêt du tabac. En conséquence, une réduction du risque cardiovasculaire peut être observée à court terme après le sevrage. Ce bénéfice est particulièrement notable en prévention secondaire, c'est-à-dire chez les personnes ayant déjà présenté un événement cardiovasculaire.
Effet sur la mortalité et risques résiduels
L'arrêt du tabac augmente l'espérance de vie chez les personnes âgées et réduit la mortalité relative d'un ordre de grandeur estimé entre 20 et 30 % chez les sujets de plus de 60 ans, y compris chez les personnes très âgées. Malgré cette réduction, le risque cardiovasculaire des anciens fumeurs reste en moyenne supérieur à celui des personnes n'ayant jamais fumé, d'environ 30 à 40 % selon certaines estimations.
Autres conséquences et bénéfices de l'arrêt
Le tabagisme accroît le risque de complications et de décès lors d'interventions chirurgicales, notamment d'accidents cardiovasculaires peropératoires. Le sevrage contribue également à ralentir la progression de l'artériopathie oblitérante des membres inférieurs et de l'anévrisme de l'aorte abdominale, et il participe à la prévention des accidents vasculaires cérébraux.
Conclusion
Les bénéfices de l'arrêt du tabac concernent toutes les tranches d'âge et s'observent également chez les personnes âgées et celles atteintes de maladies cardiovasculaires. L'arrêt le plus précoce possible reste souhaitable pour limiter l'accumulation des risques, mais aucune tranche d'âge ne doit être considérée comme exclue du bénéfice potentiel du sevrage.








