Contexte de l'attaque
Dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), une attaque contre une église catholique a entraîné au moins 43 décès parmi les civils, selon un bilan communiqué par la Mission de l'Organisation des Nations unies en RDC (Monusco).
Les Forces démocratiques alliées (ADF)
Les ADF, groupe armé initialement constitué d'anciens rebelles ougandais, opèrent dans cette région depuis des années. En 2019, le groupe a prêté allégeance à l'État islamique, qui le présente comme sa "province d'Afrique centrale" (Iscap) et revendique certains de ses actes violents. Malgré le déploiement conjoint de l’armée ougandaise (UPDF) et des forces armées congolaises (FARDC), les activités armées des ADF persistent, notamment les meurtres et le pillage de villages.
Déroulement de l'attaque
Après une période d’accalmie, les ADF ont mené une attaque dans la nuit de samedi à dimanche contre la paroisse Bienheureuse Anuarite de Komanda, située dans le territoire d’Irumu, province de l’Ituri. Selon les données officielles communiquées par la Monusco, 43 civils ont été tués, composés de 19 femmes, 15 hommes et 9 enfants. Des témoins locaux ont déclaré avoir entendu des coups de feu aux abords de l’église vers 21 heures, et certains responsables ont mentionné la découverte de plus de 30 corps lors du premier décompte. Plusieurs personnes auraient également été blessées ou enlevées.
Réactions et bilan
La Monusco a dénoncé cette attaque contre des civils et rappelé que de tels actes étaient en violation des normes internationales relatives aux droits humains et au droit humanitaire. Les forces armées congolaises ont qualifié ces événements de massacre et ont affirmé que des civils avaient été pris par surprise dans l’enceinte de l’église. Le gouvernement congolais a exprimé sa condamnation de cette attaque.
Sur le plan international, le ministre italien des Affaires étrangères a également condamné ces violences, soulignant l’importance de préserver les lieux de culte et la liberté religieuse.
Opérations militaires et situation sécuritaire
Depuis la fin de l’année 2021, une opération militaire conjointe dénommée "Shujaa" a été lancée par l’Ouganda et la RDC pour tenter de neutraliser l’action des ADF. Malgré ces efforts, les attaques contre la population civile se poursuivent périodiquement dans la région de l’Ituri, qui est située à proximité de la frontière avec l’Ouganda et constitue un carrefour vers les provinces de Tshopo, Nord-Kivu et Maniema.
Conséquences pour la population locale
Avant cette attaque, une précédente action attribuée aux ADF dans le territoire de Mambasa avait causé la mort de 23 personnes. Des responsables religieux et locaux ont également signalé des enlèvements de jeunes et ont indiqué que certaines personnes blessées étaient dans un état grave. L’église attaquée se trouve à environ 60 kilomètres au sud-ouest de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri.
Conclusion
Cette attaque s’inscrit dans une série d’actes violents perpétrés par les ADF dans l’est de la RDC, malgré les efforts militaires et les initiatives de la communauté internationale visant à rétablir la sécurité dans cette zone.