Contexte et Chiffres Clés
En 2024, les infractions visant la communauté LGBT+ en France ont augmenté de 5%, d'après les statistiques publiées par le ministère de l'Intérieur le 15 mai 2025. Ce rapport a été publié à la veille de la journée internationale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie, le 17 mai. Au total, les services de police et de gendarmerie ont recensé 4 800 infractions, comprenant 3 100 crimes ou délits (une hausse de 7% par rapport à l'année précédente) et 1 800 contraventions (en augmentation de 1%).
Comparaison Historique
Bien que l'augmentation annuelle de 5% soit considérée modérée par rapport aux années précédentes, cette progression continue est préoccupante. Depuis 2016, la moyenne d'augmentation annuelle des infractions anti-LGBT+ était de 15%.
Démographie des Victimes et Auteurs
Les victimes de ces infractions sont majoritairement des hommes (plus de 70%), avec près de la moitié de moins de 30 ans. Les auteurs des infractions sont également majoritairement des hommes (83%), souvent jeunes, avec 25% concernés étant mineurs. Un tiers des infractions signalées consistaient en des injures ou diffamations, tandis que 9% étaient reliées à des activités en ligne. Les violences physiques et les menaces comptaient pour presque 20% des crimes ou délits relevés.
Distribution Géographique et Recours aux Plaintes
La majorité des infractions se concentre dans l'agglomération parisienne et les grandes communes de plus de 200 000 habitants, représentant 55% des actes anti-LGBT+. Le dépôt de plaintes demeure faible, avec seulement environ 4% des victimes choisissant de le faire, selon le SSMSI.
Réactions des Organisations
La situation a été qualifiée de "délétère" par plusieurs organisations, notamment SOS Homophobie, attribuant cette hausse à la banalisation des discours anti-LGBT+ dans le débat public, qui encouragerait les actes de violence envers cette communauté. L'association a enregistré 1 571 témoignages de victimes l'année passée, une baisse par rapport aux 2 085 de 2023. Parmi ces témoignages, 55% concernaient la gayphobie et 23% la transphobie.
Perspective Européenne
Ce climat hostile est également observé au niveau européen, selon certains observateurs comme Flora Bolter de l'observatoire LGBTI+ de la fondation Jean Jaurès, indiquant un souci grandissant à l'échelle continentale.
Conclusion
L'augmentation des infractions visant les personnes LGBT+ en France en 2024 souligne une tendance préoccupante et un appel urgent à l'action est nécessaire pour contrer cette atmosphère de haine croissante. Mathias Ott, délégué interministériel à la lutte contre la haine, a réitéré l'importance de combattre les préjugés pour une société plus accueillante et inclusive.