Contexte sanitaire
La dermatose nodulaire contagieuse (DNC), signalée en France depuis juin 2025, est une maladie infectieuse touchant principalement les bovins. Elle n’est pas transmissible à l’être humain mais peut entraîner des pertes animales importantes. Les premiers foyers détectés en France sont situés en Savoie et en Haute‑Savoie.
Mesures sanitaires et protocole national
Les autorités sanitaires, sous l’égide du ministère de l’Agriculture, ont mis en place un protocole visant à limiter la diffusion de la DNC : abattage des animaux des foyers confirmés, restrictions des mouvements de troupeaux et vaccination d’urgence des bovins dans un périmètre d’environ 50 km autour des zones concernées. Les pouvoirs publics justifient ces mesures par la nécessité de préserver le statut sanitaire du pays et les possibilités d’exportation.
Le ministère a également étendu la vaccination obligatoire à des départements du Sud‑Ouest (notamment Aude, Haute‑Garonne, Gers, Pyrénées‑Atlantiques et Landes). Dans ces zones, la sortie des animaux est limitée, sauf pour l’acheminement vers un abattoir autorisé.
Déroulement chronologique des faits
Après les premiers cas en juin 2025 en Savoie et Haute‑Savoie, de nouveaux foyers ont été détectés plus au sud. Le 11 décembre 2025, les services vétérinaires ont abattu 207 vaches à Bordes‑sur‑Arize (Ariège) après la confirmation d’un cas.
Le 12 décembre 2025, des agriculteurs ont organisé des actions de blocage et des occupations dans le Sud‑Ouest. Des colonnes de tracteurs ont notamment perturbé la circulation sur l’autoroute A64 à hauteur de Carbonne (Haute‑Garonne). D’autres opérations ont été signalées autour de Pau, sur la rocade d’Auch, la RN20 au sud de Tarascon‑sur‑Ariège, ainsi que près des péages de Lescar/Pau Ouest et au croisement A63/A64 à Saint‑Pierre‑d'Irube.
Incidents et interventions
Lors de ces actions, des installations de campements et de chauffages ont été observées sur la chaussée, ainsi que des bottes de paille et des dispositifs de blocage. Des incendies de ballots de paille ont été signalés sur certains sites. La préfecture a fait état de deux policiers légèrement blessés et du recours par les forces de l’ordre à des gaz lacrymogènes pour disperser certaines occupations.
Positions des organisations agricoles et des autorités
Les organisations agricoles sont divisées : la Coordination rurale et la Confédération paysanne réclament l’arrêt des abattages systématiques et une vaccination plus large des troupeaux, alors que la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs soutiennent le protocole d’abattage des lots infectés, estimant qu’il protège le statut sanitaire et les exportations.
La ministre de l’Agriculture a indiqué que le protocole, conforme aux règles européennes, restait la stratégie retenue pour limiter la propagation, tout en ouvrant un dialogue sur la vaccination et en adaptant les zones concernées si nécessaire.
Conséquences et perspectives
Les mesures en vigueur imposent des obligations de vaccination et restreignent la circulation des animaux dans les zones touchées, avec des impacts économiques et sociaux pour les éleveurs. La situation reste susceptible d’évoluer en fonction de la détection de nouveaux foyers, des résultats sanitaires et des décisions administratives.








