Contexte
La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) des bovins est une maladie virale transmise notamment par des insectes piqueurs tels que taons et mouches. Elle est apparue en France à partir du 29 juin. La maladie n'est pas transmissible à l'humain, ni par contact avec des animaux infectés, ni par la consommation de produits d'origine bovine.
Données épidémiologiques
Au 9 décembre, 108 foyers de DNC avaient été signalés dans sept départements : Haute‑Savoie (44 foyers), Savoie (32), Pyrénées‑Orientales (20), Jura (7), Ain (3), Rhône (1) et Doubs (1). Dans le cadre des mesures de lutte, environ 3 000 bovins ont été euthanasiés.
Trois des cinq zones réglementées mises en place autour de foyers ont été assouplies aux dates suivantes : 22 octobre, 5 novembre et 30 novembre. Le ministère a signalé l'apparition récente de foyers dans des zones réglementées, attribués probablement à des mouvements d'animaux, y compris des mouvements illicites, et a annoncé un renforcement des contrôles.
Mesures de contrôle mises en œuvre
La stratégie sanitaire appliquée comprend :
- le dépouplement (abattage) systématique des troupeaux où un foyer est confirmé ;
- des restrictions de mouvements des bovins dans les zones réglementées ;
- des campagnes de vaccination d'urgence ciblées dans les zones concernées.
Le ministère a indiqué que cette stratégie a permis de maîtriser la situation et considère la maladie comme sous contrôle sur le territoire national.
Débat sur la vaccination préventive
La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a réuni un comité rassemblant syndicats, vétérinaires, instituts de recherche et représentants ministériels, baptisé « Parlement de l'élevage », pour réfléchir à un éventuel déploiement vaccinal plus large en 2026. Une réunion décisionnelle est prévue fin janvier.
Les positions sont contrastées : certaines organisations syndicales (Coordination rurale, Confédération paysanne) critiquent l'abattage systématique et demandent un plan vaccinal étendu, associant vaccination et restrictions de mouvements dans un périmètre défini. D'autres acteurs (FNSEA et représentants de filières) se montrent réticents à une vaccination généralisée, en raison du risque de remise en cause du statut « indemne » et des conséquences sur les exportations et les prix.
Des évaluations des conséquences commerciales et sanitaires ont été réclamées avant toute décision d'envergure.
Impact sur les échanges et mesures internationales
La France est un des principaux exportateurs d'animaux vivants. En 2024, près de 1,3 million de jeunes bovins ont été exportés pour plus d'un milliard d'euros, principalement vers l'Italie et l'Espagne. Un accord bilatéral avec l'Italie autorise, sous conditions, l'expédition de bovins vaccinés originaires de zones touchées. De tels accords sont assortis de restrictions et de conditions sanitaires additionnelles et doivent être négociés pays par pays.
Prochaines étapes et enjeux
Le comité décisionnel se tiendra fin janvier pour examiner les éléments scientifiques, épidémiologiques et économiques nécessaires à l'élaboration d'une stratégie pour 2026. Les enjeux principaux sont la maîtrise épidémiologique, la préservation des débouchés à l'exportation et la définition des modalités opérationnelles (ciblage géographique, calendrier, conditions commerciales) d'une éventuelle vaccination à plus grande échelle.








