Contexte
Dans un courrier adressé aux partenaires sociaux le 1er octobre 2025, le Premier ministre Sébastien Lecornu a indiqué que des mesures visant à améliorer la retraite des femmes seraient inscrites au projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, qui doit être débattu à l'automne.
Contenu de la lettre
Le chef du gouvernement a écrit que « certaines mesures issues du conclave sur les retraites, notamment celle relative à l'amélioration de la retraite des femmes, feront l'objet d'une inscription au PLFSS pour 2026 ». Il a également exprimé la volonté de poursuivre les échanges avec les partenaires sociaux sur les enjeux de pénibilité et d'usure professionnelle et sur les ruptures conventionnelles.
La lettre proposait par ailleurs de débattre autour de cinq thèmes de négociation : l'avenir de la protection sociale, le renouvellement du modèle productif, l'amélioration des conditions de travail, le renforcement du paritarisme et du syndicalisme, et la levée des freins à l'emploi. Le gouvernement s'est engagé à transcrire dans des projets de loi les accords formalisés ou positions communes des partenaires sociaux, dès lors qu'ils respectent l'équilibre des finances publiques et les engagements européens.
Mesures issues du conclave mentionnées dans la lettre
Le « conclave » réunit trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) et deux organisations patronales (Medef, CPME) et a débattu pendant plusieurs mois de propositions sur les retraites. Parmi les mesures citées dans les documents du conclave figuraient notamment :
- la prise en compte d'un nombre moindre d'années pour le calcul de la pension pour les femmes ayant eu des enfants (24 meilleures années pour les femmes ayant eu un enfant et 23 meilleures années pour celles ayant eu deux enfants ou plus, au lieu de 25) ;
- la possibilité de comptabiliser deux trimestres dans le dispositif « carrière longue » pour les femmes bénéficiant de trimestres supplémentaires liés à la maternité.
Ces deux mesures figuraient comme propositions du conclave et étaient estimées, selon le document du conclave, à environ 200 millions d'euros chacune en 2030.
Réactions et mobilisations
Des organisations syndicales ont jugé l'annonce insuffisante. L'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU, Solidaires) avait appelé à des journées d'action antérieures, dont une le 18 septembre, et à de nouvelles mobilisations. Des représentants syndicaux ont déclaré que la lettre proposait un agenda à moyen terme sans réponses immédiates aux revendications sur le pouvoir d'achat, la conditionnalité des aides aux entreprises, la fiscalité ou l'abrogation de la réforme des retraites de 2023. La secrétaire générale de la CGT a qualifié la lettre de « hors sujet » dans une intervention publique, et d'autres responsables syndicaux ont estimé que la mesure pour les femmes, si elle était mise en œuvre, resterait partielle.
Selon des bilans cités dans la presse, près de 250 manifestations se sont tenues le jour de la diffusion de la lettre.
Suite attendue
La prise en compte des mesures annoncées dépendra de l'inscription effective des dispositions dans le PLFSS pour 2026 et des débats parlementaires qui suivront. Le gouvernement a indiqué son intention de poursuivre le dialogue social sur les thèmes évoqués et de transposer les accords formalisés sous réserve du respect des contraintes budgétaires et des engagements européens.