Contexte
Le groupe Casino, propriétaire notamment des enseignes Casino, Monoprix, Franprix, Naturalia, Vival, Spar et CDiscount, a annoncé le lancement de travaux visant à adapter et renforcer sa structure financière. Le groupe indique vouloir achever ces travaux d'ici à la fin du second trimestre 2026.
Situation de la dette et calendrier
La dette nette du groupe était de 1,4 milliard d'euros au 30 juin, contre 6,2 milliards d'euros lors d'une précédente restructuration. Une partie de la dette arrive à maturité en mars 2027 ; les travaux engagés visent à anticiper cette échéance et à définir des mesures adaptées.
Gouvernance du processus
Un comité ad hoc, constitué majoritairement d'administrateurs indépendants et incluant des membres du comité d'audit, pilote ce processus. Le groupe précise être au stade initial d'un diagnostic destiné à identifier les options possibles.
Options envisagées
Parmi les pistes évoquées figurent un renforcement des fonds propres, des discussions et négociations avec les créanciers, ainsi que des apports éventuels d'actionnaires existants. Des articles externes ont mentionné une réinjection potentielle de 500 millions d'euros par Daniel Kretinsky, information non confirmée par Casino ni par l'entourage de M. Kretinsky.
Mesures opérationnelles et performance
Depuis fin 2023, Casino a poursuivi une politique de fermetures et de cessions de points de vente. Entre le 30 septembre 2024 et le 30 septembre 2025, 1 052 magasins ont été fermés ou cédés. Sur le plan opérationnel, le chiffre d'affaires du troisième trimestre a progressé de 0,5 % à périmètre comparable. Sur neuf mois, le chiffre d'affaires recule de 2,9 % en données publiées mais progresse de 0,6 % à périmètre comparable.
L'Ebitda ajusté sur neuf mois s'établit à 456 millions d'euros, en hausse de 13 %, avec une marge de 7,5 %. Le groupe vise un retour à l'équilibre du flux de trésorerie libre (free cash flow) en 2026.
Gouvernance passée et procédure judiciaire
Le contrôle du groupe a été pris par Daniel Kretinsky en 2024. Jean-Charles Naouri, qui a dirigé l'entreprise de 2005 à 2024, a démissionné sans indemnité de départ. M. Naouri a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris pour des faits allégués liés au maintien du prix de l'action en 2018 et 2019 ; des réquisitions ont été formulées contre lui et contre la personne morale du groupe. Casino conteste la condamnation et indique ne pas avoir comptabilisé de provision. Le tribunal doit rendre sa décision le 29 janvier.
Perspectives
Les travaux annoncés visent à adapter la structure financière du groupe avant la date de maturité de la dette. Aucune décision définitive n'a été publiée : le processus devrait aboutir à des mesures qui pourront combiner renforcement des capitaux propres, négociations avec les créanciers et contributions d'actionnaires, selon l'issue des discussions.








