Introduction
Le tribunal correctionnel de Paris a condamné six membres du groupe d'extrême droite Action des forces opérationnelles (AFO) à deux ans d'emprisonnement ferme pour avoir préparé des actes visant la communauté musulmane. La date du jugement est le 30 septembre 2025.
Faits et qualification
Selon le jugement, les prévenus ont participé à des réunions préparatoires visant à « préparer ses membres à l'affrontement avec la communauté musulmane ». Le tribunal a retenu le délit d'association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste pour six personnes. Le président de la chambre a lu une allocution aux condamnés, estimant qu'ils avaient « répondu à la terreur par la terreur ».
Personnes condamnées et rôle allégué
Parmi les condamnés à deux ans d'emprisonnement figurent Guy Sibra (72 ans), présenté comme le fondateur d'AFO; Bernard Sorel (76 ans), identifié comme chef de la cellule Île-de-France; et Daniel Raimbault (39 ans), ancien militaire recruté pour ses connaissances en explosifs. Les prévenus condamnés ont été arrêtés lors d'un coup de filet en juin 2018.
Peines prononcées et exécutions
Les six personnes condamnées à deux ans de prison ferme verront leur peine aménagée sous la forme d'une exécution à domicile avec bracelet électronique. Le tribunal a par ailleurs prononcé une peine d'un an de prison ferme et cinq peines avec sursis contre six autres prévenus, dont trois femmes. Quatre prévenus ont été relaxés du chef d'association de malfaiteurs terroriste; trois d'entre eux se voient toutefois infliger des amendes pour détention illicite d'armes.
Éléments d'enquête et projets évoqués
Le jugement mentionne des discussions et projets évoquant des « opérations de représailles » en cas d'attentat, ainsi que des ciblages envisagés (empoisonnement d'aliments halal, ciblage de mosquées, ciblage d'imams). Le tribunal a noté que le réseau Île-de-France avait vu naître des projets d'attaques lors de réunions qualifiées de lieux d'expression d'idées violentes.
Arguments des parties
Les prévenus ont, lors de l'audience, décrit leur intérêt pour la formation survivaliste proposée par AFO et nié la volonté de commettre des actions violentes, évoquant des « paroles en l'air » ou des « fantasmes ». L'avocat de la Ligue des droits de l'Homme, partie civile, a déclaré que le tribunal avait entendu que le groupe était mû par « une idéologie raciste, xénophobe ».
Contexte national
Le procès s'est déroulé dans un contexte d'augmentation des actes antimusulmans en France. Sur la période janvier-mai 2025, le ministère de l'Intérieur a rapporté 145 actes antimusulmans, contre 83 sur la même période en 2024; les atteintes aux personnes seraient passées de 32 à 99 sur ces périodes, selon ces chiffres.
Situation procédurale
Le procès s'était tenu trois mois avant la date du jugement. Certaines peines prononcées sont aménageables; des recours éventuels ou voies de recours éventuelles n'ont pas été précisés dans le jugement publié.