Contexte
Le scrutin présidentiel et législatif s'est tenu le 29 octobre 2025 en Tanzanie. La présidente Samia Suluhu Hassan a été proclamée victorieuse avec près de 98 % des suffrages, après l'exclusion de ses deux principaux rivaux. Des observateurs et des partis d'opposition ont remis en question la crédibilité du déroulement du scrutin.
Déroulement des événements
Des manifestations ont débuté à Dar es Salaam le jour du vote et se sont étendues à d'autres villes du pays. Durant plusieurs jours, l'accès à Internet a été interrompu sur une partie du territoire. Après la réactivation des services en ligne, des images et des vidéos liées aux événements ont circulé sur les réseaux sociaux.
Arrestations et inculpations
Un tribunal de Dar es Salaam a renvoyé devant la justice 138 personnes, inculpées de "trahison" pour des faits liés aux manifestations et pour avoir, selon les actes d'accusation, tenté d'entraver le déroulement des élections générales dans le but d'intimider le pouvoir exécutif. Les personnes inculpées sont arrivées au tribunal dans des véhicules pénitentiaires et plusieurs d'entre elles ont été signalées comme blessées. Un avocat des prévenus a déclaré que certains accusés avaient été battus et n'avaient pas reçu de soins.
Allégations de violences et bilan humain
Des organisations politiques et associatives locales et régionales ont fait état d'un nombre important de victimes et d'opérations menées par des forces de sécurité en marge des manifestations. Le parti d'opposition Chadema a fourni un bilan chiffré et a mentionné des centaines de morts dans plusieurs villes, dont Mwanza. Des sources diplomatiques et sécuritaires ont évoqué la possibilité que le nombre de victimes atteigne des centaines, voire davantage.
Des organisations non gouvernementales tanzaniennes et une coalition d'ONG africaines ont dénoncé des "représailles meurtrières" et ont déclaré que des opérations ayant visé des jeunes et des domiciles avaient entraîné des exécutions sommaires. Des militantes et des responsables locaux ont diffusé des images et des témoignages faisant état de personnes tuées à proximité de lieux publics et de domiciles.
Dans la région de Mwanza, des responsables locaux du parti d'opposition ont rapporté des enterrements et des décès, dont des cas de personnes atteintes par balles et des mineurs parmi les victimes. Ces éléments ont été présentés par les acteurs locaux comme un indicateur d'un bilan humain élevé dans cette localité.
Réactions et contexte politique
Avant le scrutin, des organisations de défense des droits avaient signalé une multiplication des arrestations et des actions coercitives visant des voix critiques. Certaines d'entre elles ont qualifié la situation des droits humains dans le pays de préoccupante et ont parlé d'une montée de la répression.
Les autorités n'ont pas publié de bilan officiel détaillé des pertes humaines liées aux manifestations. Les allégations de violences, les chiffres avancés par des partis d'opposition et les rapports d'ONG font l'objet de contestations entre les différentes parties concernées.
Situation judiciaire et perspectives
Les inculpations pour "trahison" ont donné lieu à des procédures pénales ouvertes devant les tribunaux de Dar es Salaam. Les développements judiciaires et les enquêtes sur les violences alléguées devraient déterminer la suite des poursuites et la nature des responsabilités. Les autorités, les organisations civiles et des observateurs extérieurs ont exprimé des positions divergentes sur la légitimité du scrutin et sur la conduite des forces de sécurité pendant et après le vote.








