Carlos Mazón, président de la Generalitat valencienne, a annoncé sa démission le 3 novembre 2025 lors d'une conférence de presse.
Conférence de presse et annonce
Lors d'une allocution d'environ vingt minutes, Carlos Mazón a déclaré « Je n'en peux plus » et a annoncé qu'il renonçait à ses fonctions. Il a demandé à la majorité parlementaire de la région d'élire un nouveau président de la Generalitat. Il a indiqué qu'il aurait démissionné plus tôt si cela n'avait tenu qu'à lui, en évoquant des moments difficiles pour lui et pour sa famille. Dans la même intervention, il a reconnu des erreurs et a critiqué le gouvernement central en imputant à celui-ci des communications erronées et des retards dans l'acheminement de l'aide.
Contexte et réactions publiques
Les déclarations interviennent un an après des inondations qui ont touché le sud-est de l'Espagne et ont fait 237 victimes. Lors des funérailles d'État organisées à l'occasion de l'anniversaire de la catastrophe, Carlos Mazón a été la cible d'invectives de la part de proches de victimes. Depuis l'événement, des manifestations mensuelles ont réclamé son départ et plusieurs associations de familles de victimes ont critiqué sa gestion.
Gestion de la crise et questions sur l'alerte
Des interrogations subsistent sur la conduite des autorités régionales le jour de la catastrophe, notamment sur le calendrier des décisions relatives à l'envoi d'une alerte à la population. Le message d'alerte invitant la population à se mettre à l'abri a été envoyé à 20 h 11, heure à laquelle de nombreuses victimes avaient déjà péri. Carlos Mazón a admis qu'il avait commis des erreurs et a reconnu qu'il aurait dû annuler son agenda et se rendre sur place.
Selon les éléments publiés au cours de l'enquête, il a indiqué avoir déjeuné de 14 h 45 à 18 h 45 avec une journaliste, Maribel Vilaplana, pour lui proposer un poste. Pendant un intervalle ultérieur, il a rejeté plusieurs appels. Le déroulement précis de la dernière heure de son absence et le moment où la décision d'envoyer l'alerte a été prise font l'objet de vérifications.
Enquête judiciaire et statut juridique
Avant sa démission, Carlos Mazón bénéficiait d'une immunité en tant que président régional, qui l'avait jusqu'ici protégé d'une mise en examen par le tribunal ordinaire chargé de l'affaire. La démission modifie son statut et ouvre la possibilité d'interrogations par les juridictions ordinaires. Par ailleurs, une ancienne conseillère chargée des situations d'urgence a été mise en examen et la journaliste ayant déjeuné avec le président a été entendue par la juge en charge de l'enquête.
Réactions politiques et associatives
Rosa Álvarez, présidente d'une association de victimes, a déclaré que la manière de partir de Carlos Mazón était indigne et a attribué la démission à la mobilisation des familles et de leurs soutiens. Le leader national du Parti Populaire, Alberto Núñez Feijóo, a défendu Carlos Mazón, affirmant qu'il avait reconnu ses erreurs et dénonçant selon lui une « cabale politique et personnelle ». Feijóo a ajouté qu'« aucune urgence nationale ne dépend d'une seule personne », en allusion à la responsabilité partagée entre niveaux de pouvoir dans la gestion des crises.
Conséquences politiques immédiates
Carlos Mazón a appelé la majorité parlementaire régionale à désigner un successeur. La démission entraîne la fin de son immunité de président régional et permet aux autorités judiciaires ordinaires de poursuivre les investigations qui étaient en cours concernant la gestion de la catastrophe et le calendrier des décisions le jour des inondations.








