Contexte
La proclamation des résultats de l'élection présidentielle annoncée le 31 octobre 2025 a été suivie de manifestations dans plusieurs grandes villes du Cameroun. Le candidat Issa Tchiroma Bakary a revendiqué la victoire et appelé ses partisans à descendre dans la rue. Des heurts entre manifestants et forces de sécurité ont été signalés dans plusieurs localités.
Incidents signalés à Douala
À Douala, des faits ayant entraîné des décès et des blessures ont été rapportés. Achille Simo, âgé de 45 ans et père de cinq enfants, a été tué par balle alors qu'il se rendait dans une échoppe du quartier, selon des témoins. Des voisins et des proches décrivent un échange entre M. Simo et un militaire avant le tir. Des membres de sa famille ont organisé un recueillement.
Dans le quartier de Newbell, Mohamed Pouamou, chauffeur de 22 ans, est décédé après avoir reçu une balle à la tête alors qu'il se trouvait dans une salle de projection, selon des proches et des témoins. Sa famille a procédé à l'inhumation.
Plusieurs habitants ont signalé la présence de taches de sang sur la chaussée aux abords des lieux des tirs et une augmentation des patrouilles militaires. Des témoins ont déclaré que des tirs à balle réelle avaient eu lieu dans certains quartiers.
Bilan humain et matériel déclaré
Le gouverneur de la région du Littoral a fait état de quatre morts à Douala en marge d'une manifestation. Le gouvernement central a reconnu l'existence de "morts" lors des troubles, sans préciser le nombre total, les lieux ou les dates détaillées. Le candidat Issa Tchiroma Bakary a présenté un décompte évoquant des centaines de morts et de blessés.
Le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a mentionné des pertes en vies humaines et des destructions, citant des édifices publics, des commerces et des biens privés incendiés, saccagés ou pillés dans plusieurs villes.
Appels à la mobilisation et mesures locales
Issa Tchiroma Bakary a indiqué être sous la protection d'une partie de l'armée et a appelé à des "opérations ville morte" sur plusieurs jours, invitant les populations à fermer les commerces et à suspendre leurs activités en signe de solidarité. Dans certains quartiers de Douala, des habitants ont fait des provisions en prévision de ces journées.
Après les incidents, plusieurs boutiques ont rouvert à Douala, mais des témoins signalent une persistance de tension et de crainte.
Réactions internationales et demandes d'enquête
L'Union européenne et l'Union africaine ont exprimé leur préoccupation concernant la répression des manifestations. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) a appelé à l'ouverture d'une enquête sur les événements et les morts signalées.
Situation actuelle
La ville de Douala tente de retrouver son activité commerciale et quotidienne, tandis que subsistent des appels à enquête et des demandes de clarification sur le bilan humain et matériel. Les autorités locales et nationales ont fourni des éléments de bilan partiels, et plusieurs acteurs internationaux demandent des investigations complémentaires.








