Le 12 septembre, le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur de Russie à Paris pour évoquer l'incursion de drones attribuée à la Russie dans l'espace aérien polonais. La convocation a été annoncée par le ministre Jean-Noël Barrot, qui a indiqué que la France présenterait sa position aux autorités russes.
Incursion et bilan
Des sources polonaises ont signalé la pénétration, durant la nuit de mardi à mercredi, d'une vingtaine de drones dans l'espace aérien de la Pologne. Des appareils ont été abattus par des avions de chasse d'États alliés; des dégâts matériels ont été constatés dans l'est du pays. Les autorités polonaises ont qualifié cette pénétration d'action délibérée.
Réactions et mesures immédiates
La Pologne a protesté auprès des représentations concernées et a sollicité des soutiens au sein de l'Alliance. Plusieurs capitales européennes ont procédé à des convocations ou consultations diplomatiques à l'égard des représentations russes, parmi lesquelles la Suède, les Pays-Bas, la République tchèque, la Roumanie, la Belgique et l'Espagne.
La France a rappelé que l'OTAN est une alliance à vocation défensive et dissuasive. Paris a annoncé le déploiement de trois avions de chasse Rafale «pour contribuer à la protection» de l'espace aérien polonais. Le ministre des Affaires étrangères a transmis à l'ambassadeur russe la position française selon laquelle l'incursion constitue une menace pour la sécurité européenne et pour l'Alliance.
Mesures de l'OTAN
L'OTAN a renforcé sa posture sur le flanc oriental et annoncé le lancement d'une opération destinée à améliorer la défense contre les vecteurs aériens de type drone. Des contributions sont prévues de plusieurs États membres, dont le Danemark, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne. Des avions polonais et néerlandais ont participé aux interceptions et ont abattu au moins quelques-uns des drones entrés dans l'espace aérien, selon les bilans publiés.
Positions internationales et diplomatie
La Russie a nié être intervenue dans le but d'attaquer des objectifs en Pologne. Aux États-Unis, des déclarations publiques ont évoqué la possibilité d'une erreur; le gouvernement polonais a rejeté cette interprétation, le Premier ministre affirmant ne pas la considérer comme un accident.
À l'ONU, la Pologne a demandé la tenue d'une réunion du Conseil de sécurité afin d'informer la communauté internationale de l'incident. Plusieurs États ont exprimé leur préoccupation et demandé à la Fédération de Russie de cesser les actions susceptibles d'augmenter les tensions régionales.
Suites attendues
Les autorités européennes et l'OTAN ont indiqué qu'elles poursuivraient les évaluations pour préciser les circonstances de l'incident et adapter les mesures de défense collective. Des consultations diplomatiques entre alliés et avec la Russie ont été engagées. D'autres annonces politiques et opérationnelles sont attendues dans les prochains jours.