Ouverture et objectif de la conférence
La 30e Conférence des parties (COP30) de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques s'est ouverte à Belém, au Brésil. L'organisation de la conférence vise à faire avancer la mise en œuvre des engagements internationaux pris depuis l'adoption de l'Accord de Paris et à traiter des questions restées en suspens lors des sessions précédentes. Le pays hôte présente l'événement comme une opportunité pour soutenir la coopération multilatérale en matière climatique.
Contexte géopolitique et position des principaux acteurs
Plusieurs intervenants ont souligné un contexte géopolitique perçu comme tendu. Certaines délégations et observateurs ont noté l'absence d'une délégation américaine de haut niveau, pointée comme un facteur susceptible d'affecter la dynamique des négociations. Des représentants de petits États insulaires, du groupe des pays les moins développés et d'autres groupes ont exprimé l'urgence de débattre des échecs à limiter le réchauffement à 1,5 °C et demandent que cette question figure clairement à l'ordre du jour. D'autres groupes régionaux, y compris certains États arabes, ont montré des réticences sur l'inscription de certains points de l'ordre du jour.
Finance climatique
Le financement international constitue un point central des négociations. Lors des sessions antérieures, un objectif a été fixé pour augmenter les flux financiers destinés aux pays en développement. Les négociateurs travaillent à la mise en œuvre et à l'actualisation de cet objectif financier, ainsi qu'à la clarification des modalités de distribution des fonds pour l'atténuation, l'adaptation et la prise en charge des pertes et dommages.
Parallèlement, le gouvernement brésilien a présenté un mécanisme baptisé "Tropical Forests Forever Facility" destiné à mobiliser des financements publics et privés pour la protection des forêts tropicales. Ce dispositif, fondé sur des instruments remboursables plutôt que sur des subventions directes, a reçu des promesses initiales de contributions de plusieurs pays et investisseurs pour un montant annoncé au départ de plusieurs milliards de dollars, avec un objectif à long terme affiché pour accroître ces ressources. Le mécanisme prévoit un système de paiements pour des pays fortement boisés sous condition de maintien de taux de déforestation inférieurs à des seuils définis.
Forêts tropicales et participation autochtone
L'organisation de la conférence aux portes de l'Amazonie a placé la protection des forêts et le rôle des peuples autochtones au centre des échanges. Le gouvernement brésilien a annoncé une participation importante de délégués autochtones, y compris des représentants de centaines de communautés. Ces délégations interviennent en tant que membres de la société civile et, pour certaines, comme négociateurs au sein de délégués nationaux. Des manifestations internes ont cependant fait ressortir des tensions entre la politique officielle de protection forestière et certaines décisions nationales récentes, notamment l'approbation de projets d'exploration pétrolière dans des zones proches de l'Amazone.
Énergies fossiles et feuille de route
La question d'une "feuille de route" visant à réduire l'extraction et l'utilisation des énergies fossiles figure parmi les points de débat. Le Brésil a annoncé la présentation d'options sur ce sujet dans le cadre des travaux des chefs d'État et des délégations présentes. Des acteurs demandent des engagements plus nets pour la sortie progressive des combustibles fossiles, tandis que des pays producteurs et d'autres groupes font valoir des considérations économiques et énergétiques qui compliquent l'adoption d'un texte consensuel.
Priorités régionales et attentes des pays en développement
Des délégations africaines et des représentants d'autres régions en développement ont fait valoir des besoins importants en financement pour l'adaptation, la gestion des pertes et dommages et le renforcement des capacités face à des événements climatiques extrêmes. Des chiffres exprimant les pertes économiques liées aux aléas climatiques ont été évoqués pour illustrer l'ampleur des besoins, ainsi que la demande selon laquelle les principaux responsables historiques des émissions participent de manière proportionnée aux efforts financiers.
Calendrier des négociations et questions procédurales
La conférence a été décrite par certains participants comme une "COP de la mise en œuvre", axée sur l'actualisation des contributions nationales et la transformation d'engagements en mesures opérationnelles. Plusieurs sujets sensibles, notamment la fiscalité carbone, les mesures commerciales et certains éléments de gouvernance, ont été renvoyés à des sessions spécifiques pour permettre des discussions plus techniques et éviter des blocages immédiats sur l'ordre du jour. Les travaux des premiers jours ont également montré des difficultés logistiques locales dans l'installation de certains espaces de travail.
Points en discussion et éléments à suivre
- L'évolution des engagements financiers internationaux pour l'adaptation, l'atténuation et les pertes et dommages, ainsi que les modalités de mise en œuvre opérationnelle de ces financements.
- La montée en puissance et la mise en place effective du mécanisme de financement des forêts tropicales proposé par le pays hôte et son évolution en engagements concrets.
- Les décisions ou orientations sur la réduction de l'utilisation des énergies fossiles et la feuille de route proposée pour cette transition.
- La manière dont les voix des peuples autochtones et des pays les plus vulnérables seront intégrées dans les textes et les mécanismes décidés.
- Les implications politiques et pratiques de l'absence ou du retrait de délégations de haut niveau pour le multilatéralisme climatique.
Ces questions resteront au cœur des discussions tout au long de la conférence et orienteront les décisions visant la mise en œuvre des engagements internationaux.








