Contexte de l'élection
Marine Rosset a été élue à la présidence des Scouts et guides de France (SGDF) à la mi-juin, obtenant une large majorité. Âgée de 39 ans, elle occupe également un mandat de conseillère municipale socialiste dans le Ve arrondissement de Paris. Elle est mère d'un enfant et a publiquement soutenu le droit à l'avortement.
Attaques et critiques
Dès son élection, Marine Rosset a été la cible de critiques provenant de plusieurs sites d'extrême droite ainsi que de réactions réservées au sein de l'Église catholique. Selon Rosset, ces attaques étaient majoritairement en lien avec son homosexualité et ses prises de position politiques, bien que certains critiques aient invoqué d'autres motifs. Elle précise que ses prises de position personnelles ont parfois été perçues à tort comme représentatives de l'ensemble du mouvement scout. Rosset indique avoir subi des attaques quotidiennes sur les réseaux sociaux, y compris des propos violents et des souhaits de disparition la concernant. Elle estime également que certaines critiques liées à son engagement politique servaient à exprimer une hostilité envers son orientation sexuelle sans la nommer explicitement.
Motifs de la démission
Marine Rosset annonce sa démission début août, expliquant que la situation était devenue intenable. Elle évoque le souhait de protéger non seulement sa famille mais aussi l'intégrité du mouvement face à la polarisation suscitée par sa personne. Elle souligne que l'annonce inattendue d'une élection législative partielle dans sa circonscription, où elle avait été candidate en 2022 et 2024 mais pour laquelle elle ne compte pas se représenter, a accru la surveillance de ses prises de parole. Elle considère essentiel de dissocier l'image du mouvement scout de celle de sa présidente afin de préserver son caractère apartisan.
Réactions du mouvement et démarches judiciaires
À la suite de sa démission, les Scouts et guides de France ont publiquement réaffirmé leur engagement contre toute forme de propos violents, discriminants ou déshumanisants, indiquant que de tels comportements sont en contradiction avec leur éthique éducative et associative. Le mouvement a confirmé son soutien à Marine Rosset, précisant qu'une plainte avait été déposée à Paris début juillet et qu'il se réserve le droit d'engager des poursuites judiciaires en lien avec ces attaques.
Réactions politiques et conséquences internes
Plusieurs personnalités politiques, principalement issues de la gauche parisienne, ont exprimé des regrets face à cette démission et ont manifesté leur soutien à Marine Rosset. Ils ont dénoncé la nature des attaques subies, évoquant notamment des propos homophobes et discriminatoires. Au sein du mouvement scout, une gouvernance collégiale présidée par Pierre Monéger a été élue pour assurer la direction, tandis que Rosset conserve un rôle d'administratrice au sein de l'association.
Position du mouvement dans le scoutisme français
Avec plus de 100 000 adhérents et plus de 900 groupes, les Scouts et guides de France constituent la principale association de scoutisme en France, devançant d'autres organisations telles que les Scouts unitaires de France et les Scouts d'Europe.