Faits signalés
Deux enfants d’une même fratrie, âgés d’environ 3 et 4 ans, placés dans un foyer relevant de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) à Paris ont été tondus en juillet, selon les éléments transmis par la mairie de Paris. La mère des enfants a déclaré que, lors d’une visite environ une semaine après le placement, elle a découvert ses fils sans cheveux et s’est dite « dépossédée ».
Circonstances et positions des acteurs
Selon la mère, le placement provisoire avait été ordonné par une juge des enfants en raison d’une rupture conflictuelle des parents. Elle indique avoir donné son accord à l’éducatrice pour une coupe de cheveux, mais pas pour une tonte à blanc, et affirme avoir fourni un traitement anti-poux.
La fondation OVE, qui gère le foyer, a déclaré qu’après discussions entre professionnels et avec l’accord de la mère il avait été décidé d’effectuer une coupe afin d’optimiser un traitement anti-poux et d’éviter la propagation au sein du groupe d’enfants. La direction du foyer a reconnu que la coupe avait pu être réalisée « plus courte que prévu » et a précisé que la coupe de cheveux n’est pas une mission habituelle des éducateurs. Elle a également reconnu que l’accord du père, qui partage l’autorité parentale, n’avait pas été recueilli.
Démarches judiciaires et administratives
La mairie de Paris a indiqué avoir transmis un signalement au parquet le mardi 16 décembre 2025 et a annoncé la convocation de la directrice de l’association qui gère le foyer ainsi que la rencontre avec la famille. Le parquet de Paris a, à un moment communiqué dans la presse, indiqué ne pas avoir reçu ce signalement à ce stade.
La mère a annoncé son intention de déposer plainte dans les semaines à venir. La mairie a par ailleurs prévu de convoquer, sous huit jours, les associations intervenant auprès des foyers habilités par l’ASE et de réunir l’ensemble des directeurs d’associations concernés.
Affaire antérieure évoquée
Cette révélation intervient quelques jours après la diffusion d’une autre affaire impliquant un foyer de l’ASE à Paris. Dans ce dossier distinct, un enfant de 8 ans avait été tondu dans un foyer du XIIIe arrondissement et filmé en février 2025. La mairie de Paris avait alors qualifié ces faits d’humiliation et saisi la justice. Le parquet avait ouvert une enquête pour violences volontaires sur mineur de moins de 15 ans par personne ayant autorité. Une inspection administrative avait été menée et des mesures provisoires, dont des injonctions et des formations, avaient été mises en place.
Mesures annoncées et suite attendue
La Ville de Paris a indiqué que des premières injonctions avaient été mises en place et a mentionné la formation du personnel à l’obligation de signaler tout événement grave au procureur de la République. Une enquête administrative était en cours dans le dossier du foyer du XIIIe arrondissement, avec un rapport définitif annoncé pour la fin janvier par les autorités municipales. Dans l’affaire impliquant la fratrie, la convocation des responsables du foyer et la possibilité d’une plainte par la mère peuvent conduire à des investigations complémentaires, judiciaires et administratives.








