Contexte
Le Premier ministre François Bayrou a donné une interview aux quatre chaînes d'information en continu le 31 août 2025, à la veille d'une semaine de rencontres avec des responsables de partis et à huit jours d'un vote de confiance qu'il a sollicité à l'Assemblée nationale pour le 8 septembre 2025. Il avait présenté auparavant des orientations budgétaires visant à réduire le déficit public.
Déroulement des prises de parole
Durant la période précédente à l'entretien, François Bayrou a multiplié les interventions publiques, notamment lors d'événements syndicaux et patronaux, d'un journal télévisé et de manifestations publiques. L'entretien du 31 août 2025 a été conduit par des journalistes de BFMTV, CNews, Franceinfo et LCI et a duré plus d'une heure.
Principaux points exposés par le Premier ministre
Objet du vote de confiance : Bayrou a présenté le vote du 8 septembre 2025 comme portant, selon lui, sur l'orientation budgétaire et sur la trajectoire de désendettement de la France, plus que sur son maintien à la tête du gouvernement.
Objectif d'économies : il a maintenu l'objectif d'environ 44 milliards d'euros d'économies sur le budget 2026, présenté comme une étape pour réduire le déficit et ramener la trajectoire de la dette vers un seuil jugé soutenable.
Jours fériés et heures de travail : il a réitéré la proposition initiale de suppression de deux jours fériés, tout en se déclarant « ouvert à la discussion » et prêt à réduire la mesure à un jour férié supprimé. Il a également indiqué avoir envisagé une augmentation de la durée légale du travail de 35 à 36 heures, sans retenir cette option pour des raisons évoquées lors de l'entretien.
Mesures pour les retraités : il a indiqué que l'abattement forfaitaire proposé remplacerait l'abattement de 10 % pour frais professionnels pour certains retraités, précisant que la mesure vise selon lui à modifier le dispositif existant.
Dette et responsabilité intergénérationnelle : il a développé un argumentaire liant l'évolution de la dette publique à des choix antérieurs et à la nécessité de mesures pour alléger la charge sur les générations futures. Il a précisé n'avoir pas proposé de cibler une génération en particulier.
Immigration et politique européenne : il a indiqué qu'il souhaitait faire évoluer la politique d'immigration en renforçant la maîtrise des entrées et sorties et en précisant les conditions d'intégration, et qu'il fallait examiner la contribution française à l'Union européenne si des marges de manœuvre étaient possibles.
Opposition à la taxe dite "Zucman" : il a exprimé son opposition à une taxe proposée par la gauche sur les très hauts patrimoines, la jugeant incompatible avec la constitution et susceptible, selon lui, d'affecter l'investissement.
Ouverture aux rencontres : il a indiqué son intention de recevoir les responsables des principaux partis, y compris la dirigeante du Rassemblement national, après avoir reçu une lettre de cette dernière.
Réactions des forces politiques et acteurs institutionnels
Parti socialiste : Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a déclaré publiquement que la décision du PS de voter contre la confiance le 8 septembre 2025 était irrévocable. Il a précisé que le PS se rendrait à Matignon « par politesse républicaine » mais qu'aucune intervention de Bayrou ne ferait évoluer la décision de son parti. Le PS s'est dit volontaire pour assumer la direction du gouvernement en cas de nomination par le président de la République, tout en excluant la présence de ministres de La France insoumise dans un gouvernement socialiste.
La France insoumise (LFI) et Rassemblement national (RN) : les groupes LFI et RN ont annoncé qu'ils voteraient contre la confiance. Des responsables de ces formations ont aussi critiqué la démarche de Bayrou et pointé le risque d'instabilité.
Autres acteurs : des personnalités politiques ont appelé au compromis. Manuel Valls a appelé à éviter un « suicide collectif » et à trouver un compromis élargi. Le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a rappelé la contrainte constitutionnelle et organique relative aux délais de débat budgétaire, en signalant que le Parlement dispose d'une marge liée aux 70 jours de débats, soit une échéance pratique fixée mi-octobre pour l'adoption du budget.
Sondage : une vague d'août 2025 évoquée dans la couverture médiatique faisait état d'une progression des cotes de popularité d'Emmanuel Macron et de François Bayrou selon un sondage Ifop, pourcentage rapporté dans les sources consultées.
Enjeux et perspectives
Le vote de confiance du 8 septembre 2025 constituera une étape formelle pour la poursuite de la trajectoire budgétaire proposée par le gouvernement. Si la motion de défiance aboutit, le Premier ministre est susceptible de remettre sa démission au président de la République, ce qui engagerait une phase de recomposition gouvernementale ou électorale, selon les choix du chef de l'État. Par ailleurs, la contrainte temporelle liée à l'examen et au vote du budget a été rappelée par des acteurs institutionnels comme un élément structurant des négociations à venir.
Sources rapportées
Le présent article synthétise des comptes rendus d'entretien et des déclarations publiques diffusés par plusieurs médias et des déclarations officielles de responsables politiques lors de la période précédant le vote de confiance et après l'entretien du 31 août 2025.