Contexte de l'épidémie
Depuis le début de l'année 2025, Mayotte fait face à une épidémie de chikungunya, une maladie virale transmise par les piqûres de moustiques infectés. Le 26 mai 2025, les autorités sanitaires ont annoncé que l'île était entrée en phase épidémique, correspondant à la phase 3 du plan Orsec Arboviroses, une épidémie de faible intensité.
Statistiques et progression
Selon Santé publique France, 560 cas de chikungunya ont été confirmés à Mayotte depuis le début de l'année, avec un pic de 204 cas recensés pendant la semaine du 19 au 25 mai, représentant une augmentation de 42% en seulement sept jours. Les autorités soupçonnent toutefois que le nombre réel de cas pourrait être largement sous-estimé en raison de la dépendance réduite aux tests de confirmation biologique et de l'accès limité aux soins pour certaines populations des zones isolées ou précaires.
Impact sanitaire
À ce jour, quinze personnes atteintes de chikungunya ont été hospitalisées à Mayotte, dont huit femmes enceintes et cinq enfants de moins d'un an. Aucune admission en réanimation ni décès n'ont été signalés bien que le virus soit présent sur l'ensemble du territoire de l'île. Les communes de Mamoudzou, Pamandzi, et Dzaoudzi apparaissent particulièrement touchées.
Réponse sanitaire
Pour faire face à cette épidémie, le ministère de la Santé a annoncé l'organisation d'une campagne de vaccination. Cette campagne ciblera les adultes âgés de 18 à 64 ans présentant au moins une comorbidité, en utilisant le vaccin Ixchiq (Valneva), le seul autorisé à ce jour. Cette mesure tient compte des particularités de santé de la population mahoraise, marquée par un nombre important de personnes atteintes de comorbidités avancées.
Défis et précautions
Les systèmes de santé à Mayotte sont sous pression, comme l'illustre la suspension des tests biologiques aux urgences en raison de limitations de ressources. Une épidémie similaire est également en cours à La Réunion, autre département d'outre-mer, avec plusieurs dizaines de milliers de cas et douze décès à ce jour. Cette situation met en exergue les vulnérabilités des populations insulaires face aux maladies transmises par les moustiques.
Conséquences et autres crises sanitaires
Mayotte a récemment subi d'autres crises de santé publique, notamment une épidémie de choléra en 2024, et doit faire face aux retombées du cyclone Chido. Dans ce contexte, le statut de Mayotte en tant que département le plus pauvre de France complique davantage la gestion de ces urgences sanitaires.








