Contexte et Déclaration d’Urgence
Le président colombien Gustavo Petro a déclaré l'état d'urgence en Colombie en réponse à une série d'affrontements violents entre différents groupes armés dans le pays. Ces événements ont provoqué la mort de plus de 100 personnes et entraîné le déplacement de 20 000 personnes. Cette mesure intervient dans un contexte où le pays fait face à une recrudescence de violences en raison de luttes territoriales et de trafic de drogue.
Impact des Conflits et Zones Touchées
Les affrontements ont eu lieu dans plusieurs régions de Colombie, notamment à la frontière avec le Venezuela, dans le sud amazonien, et dans le nord de la Colombie. La région du Catatumbo, au nord-est, a été particulièrement affectée. Cette zone, symbole du long conflit armé en Colombie avec ses 50 000 hectares de cultures de coca, a vu une attaque de la guérilla de l'ELN contre des dissidents des FARC, causant 80 morts et déplaçant 20 000 personnes vers le Venezuela ou dans des abris improvisés.
Acteurs en Conflit
Des conflits significatifs ont été observés entre l'Armée de libération nationale (ELN) et des groupes dissidents des FARC, certains d'entre eux rejetant l'accord de paix de 2016. Dans le département de Guaviare (sud), les affrontements entre factions dissidentes ont fait 20 morts. Au nord, dans le département de Bolivar, des combats entre l'ELN et le Clan del Golfo ont causé neuf morts.
Réponse Gouvernementale
Le gouvernement a déployé environ 5 000 soldats dans les zones critiques, se concentrant sur l'assistance humanitaire des populations menacées, avec au moins 230 évacuations par hélicoptère. L'état d'urgence déclaré permet des mesures exceptionnelles, dont des blocages financiers et des restrictions de mobilité, autorisées par la Constitution pour une période initiale de 90 jours, renouvelable avec l'accord du Parlement.
Conséquences Politiques
Ces événements compliquent la politique du président Petro, qui, en prenant ses fonctions en 2022, s’était engagé à résoudre par le dialogue le conflit armé colombien. Son gouvernement peine toutefois à conclure des accords concrets avec les groupes armés et des bandes de narcotrafiquants. Après les récentes violences, Petro a suspendu les négociations avec l'ELN, qu’il accuse de perpétrer des « crimes de guerre ».
Conclusion
La crise actuelle démontre les défis persistants du processus de paix en Colombie, où le trafic de drogue et les luttes de pouvoir entre factions armées continuent de générer une instabilité majeure.