Réforme des pensions en Belgique
Le 20 novembre 2025, le ministre des Pensions Jan Jambon a déclaré à la Chambre que la loi sur la réforme des pensions « contient principalement des mesures qui n’entreront en vigueur qu’en 2027 ». Il a précisé que seules quelques mesures prendraient effet en janvier 2026 et que le nouveau système de bonus‑malus n’entrerait en vigueur « que plus tard », sans date annoncée.
Le gouvernement fédéral n’était pas parvenu à un accord sur le budget 2026 ni sur la trajectoire budgétaire de la législature, situation qui retarde l’application complète de la réforme. Selon le ministre, le report de certaines mesures a un impact budgétaire et concret « relativement limité ».
L’application de la réforme au personnel enseignant a suscité des interrogations. Des organisations syndicales ont estimé que la réforme pourrait réduire la pension nette moyenne des enseignants de l’ordre de 200 à 300 euros par mois, et, pour les directions, une baisse pouvant atteindre 1 000 euros a été évoquée. Jan Jambon a indiqué que la réforme visait à encourager un allongement de la durée de travail des jeunes enseignants afin de limiter l’impact financier sur le montant de leur pension. Il a également rappelé que, selon le gouvernement, la pension légale des enseignants resterait plus élevée que celle des salariés ou des indépendants, en compensation de l’absence d’avantages extralégaux.
Revalorisation des retraites en France
En France, les débats sur la revalorisation des retraites pour 2026 ont porté sur l’éventuelle suppression du gel des pensions. Les députés ont voté la suppression du gel prévu en 2026, mais la navette parlementaire et les discussions au Sénat n’étaient pas closes, la majorité sénatoriale ayant envisagé de revenir sur cette suppression.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu s’est dit favorable à l’abandon du gel. Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a estimé qu’il serait difficile de dégeler toutes les retraites et toutes les prestations sociales et a évoqué la possibilité d’une revalorisation ciblée, limitée aux pensions modestes.
Une piste discutée consistait à appliquer une indexation complète sur l’inflation uniquement aux pensions inférieures à un seuil d’environ 1 400 euros par mois, tandis que les pensions supérieures pourraient rester gelées ou ne connaître qu’une revalorisation partielle. L’objectif affiché par les partisans de ce dispositif était de concentrer l’effort financier de l’État sur les foyers les plus exposés à l’inflation tout en limitant le coût global.
Par défaut, les pensions de base sont réévaluées chaque 1er janvier selon l’inflation des douze derniers mois, conformément au Code de la sécurité sociale. Le gouvernement peut toutefois déroger à cette règle via la loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) en décidant d’un gel, d’une sous‑indexation ou d’une indexation partielle. À titre de référence, en 2019 la revalorisation des retraites avait été fixée à 0,3 % au lieu de 1,6 %, variation qui avait été présentée comme entraînant des économies de l’ordre de 3 milliards d’euros.
Enjeux budgétaires et calendrier
Dans les deux contextes, les décisions relatives aux pensions sont liées aux contraintes budgétaires et aux calendriers législatifs. En Belgique, la mise en application intégrale de la réforme dépendra de l’arbitrage sur le budget 2026 et de la mise en œuvre des mesures prévues pour 2027. En France, la revalorisation effective des pensions pour 2026 dépendra des arbitrages inscrits dans la loi de financement de la Sécurité sociale et des évolutions de la navette parlementaire.
Les discussions en cours portent sur la portée des mesures (application générale ou ciblée), leur calendrier d’entrée en vigueur et leur coût pour les finances publiques. Ces éléments restent soumis aux décisions gouvernementales et aux votes parlementaires prévus pour 2026 et les années suivantes.








