Constat principal
La Russie a déclaré que la dynamique diplomatique née de la rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump en Alaska s'est « largement épuisée ». Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a attribué cette perte d'élan à des « actions destructrices, en premier lieu des Européens » et a qualifié les relations russo-américaines de « fissurées ».
Contexte des pourparlers
Le 15 août, une rencontre entre les présidents russe et américain a eu lieu à Anchorage, en Alaska. À la suite de cette rencontre, des attentes ont été exprimées quant à la possibilité d'une reprise des négociations visant à un règlement du conflit en Ukraine. Les négociations sont restées au point mort, la Russie revendiquant, notamment, le rattachement à son territoire de plusieurs régions ukrainiennes, position rejetée par les autorités ukrainiennes.
Les autorités russes et américaines ont échangé des déclarations publiques depuis cette rencontre. Le président américain a, selon des déclarations citées par la presse, durci son discours à l'égard de la Russie et a exprimé des critiques dans des messages publics. Des responsables américains ont envisagé la vente de missiles de croisière Tomahawk à des pays européens, option que la Russie a qualifiée de facteur d'escalade.
Déclarations et mises en garde
Sergueï Riabkov a déclaré que l'impulsion issue d'Anchorage s'était épuisée et a imputé aux Européens la responsabilité du blocage des pourparlers. Vladimir Poutine a averti qu'un envoi de missiles Tomahawk à Kiev constituerait « une nouvelle escalade », en raison, selon lui, de la nécessité de la participation directe de militaires américains pour employer ces systèmes.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé l'Europe à répondre à ce qu'elle a décrit comme des actions relevant d'une « guerre hybride », citant des survols de drones au-dessus de sites stratégiques, des coupures de câbles sous-marins et des campagnes d'influence lors d'élections.
Incidents récents et bilan humain
Le 8 octobre 2025, les autorités russes et ukrainiennes ont fait état d'au moins huit civils tués lors de frappes sur leurs territoires respectifs. Des incidents signalés incluent :
- Une frappe sur un village de la région russe de Belgorod ayant fait trois morts et neuf blessés selon le gouverneur local.
- Deux civils tués dans la ville de Kherson selon les autorités ukrainiennes.
- Trois personnes tuées à Zalizny Port dans la partie de la région de Kherson sous administration russe, selon le responsable local nommé par Moscou.
L'armée de l'air ukrainienne a indiqué que la Russie avait lancé 183 drones au cours d'une attaque nocturne, dont 154 auraient été abattus. L'armée russe a, pour sa part, annoncé avoir neutralisé 53 drones ukrainiens ayant survolé le territoire russe.
Atteintes aux infrastructures énergétiques
Le principal opérateur énergétique ukrainien, DTEK, a rapporté qu'une centrale thermique avait été touchée, faisant deux blessés et causant des dégâts. Depuis le début de l'offensive russe à grande échelle en 2022, des attaques répétées ont visé des installations énergétiques en Ukraine, entraînant à plusieurs reprises des coupures de courant et de chauffage.
Par ailleurs, Kiev a mené des frappes contre des raffineries en Russie ces dernières semaines, provoquant une répercussion sur les prix des carburants.
Enjeux et perspectives
Les acteurs impliqués décrivent un double constat : une impasse diplomatique après la rencontre d'Alaska et la poursuite des opérations militaires sur le terrain. Les déclarations publiques portent sur la responsabilité du blocage des négociations et sur les risques d'une nouvelle escalade en cas d'acheminement d'armements de longue portée vers l'Ukraine. La situation reste marquée par des échanges militaires et des incidents affectant des populations civiles et des infrastructures énergétiques.