Le 21 octobre 2025, le vice‑président de la Guinée équatoriale, Teodoro Nguema Obiang Mangue, a publié sur X une prise de position accusant la France de chercher à déstabiliser son pays et de « saper la paix ». Ces déclarations interviennent après l'attribution du prix franco‑allemand des droits de l'homme à l'activiste Alfredo Okenve, exilé en Espagne et qualifié de « traître » par les autorités équato‑guinéennes.
Accusations formulées
Dans son message, Teodoro Nguema Obiang Mangue a affirmé que « la France récompense les instigateurs de haine, les incitant à perturber la paix et à agir contre leurs propres cultures et leurs frères ». Il a imputé à la France la responsabilité de « toutes les tentatives visant à saper la paix en Guinée équatoriale » et a explicitement évoqué une « tentative de coup d'État de décembre 2017 » qu'il attribue à des agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) française. Il a également accusé des acteurs français et des organisations telles que Transparency d'appropriation illégitime de biens et d'actifs équato‑guinéens.
Le texte comporte par ailleurs des comparaisons avec des interventions ou actions présumées de la France dans d'autres pays africains, citant notamment le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
Affaires judiciaires et litiges internationaux
Teodoro Nguema Obiang Mangue a été condamné par la justice française en 2021 à trois ans de prison avec sursis et à une amende de 30 millions d'euros pour blanchiment, abus de biens sociaux, détournement de fonds publics et corruption. Dans le cadre de cette affaire, un immeuble situé avenue Foch à Paris, estimé à environ 100 millions d'euros, a été saisi par les autorités françaises.
La France et la Guinée équatoriale se sont également affrontées devant des instances internationales au sujet de ce bien. Le 12 septembre (année non précisée dans le texte), la Cour internationale de justice (CIJ) a rejeté une requête équato‑guinéenne visant à empêcher la mise en vente de la propriété.
Le vice‑président est par ailleurs cité dans des procédures judiciaires ou d'enquête dans plusieurs pays, notamment aux États‑Unis, en Suisse, au Brésil, au Royaume‑Uni et en Afrique du Sud, pour des faits liés à des accusations de corruption.
Contexte politique
La Guinée équatoriale est un pays d'Afrique centrale producteur de pétrole. Le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo dirige le pays depuis plusieurs décennies ; le vice‑président Teodoro Nguema Obiang Mangue est son fils. Les tensions diplomatiques entre Malabo et Paris s'inscrivent dans un contexte de litiges judiciaires et de contentieux liés à des accusations de corruption et à la gestion d'actifs internationaux.